vendredi 30 avril 2010

Le juriste face à l’avocat

Il n’est pas rare que le client pour lequel je dois rédiger une consultation ait quasiment les mêmes diplômes que moi. Dans ces conditions, la relation à l’avocat est différente de l’individu lambda qui n’a jamais fait d’études de droit.

Ce type de client, qui pose des questions ciblées et pertinentes à son avocat, est beaucoup plus exigeant sur la qualité du travail et ce, tout simplement parce qu’il a déjà « une petite idée » de la réponse.

Il ne consulte bien souvent l’avocat que pour conforter, auprès de son entreprise, la position qu’il a déjà prise en tant que responsable du service juridique.

Consulter un avocat sur des questions pointues pour lesquelles des sommes conséquentes sont en jeu lui permettra accessoirement de faire jouer la responsabilité de l’avocat dans l’hypothèse où les conseils qui lui ont été donnés devaient avoir des conséquences dommageables.

Du point de vue du rapport proprement dit entre juriste (client) et avocat (conseil), je trouve que l’exercice de la confrontation d’idée et de points de vue avec quelqu’un d’une formation similaire à la mienne est très enrichissant, mais qu’il m’oblige à être sûr de ce que j’avance ou de ne pas hésiter à indiquer à mon interlocuteur que la réponse ne pourra être apportée qu’après des recherches complémentaires.

Le juriste averti a, en effet, une sainte horreur de l’à peu près…

jeudi 22 avril 2010

Spécialiste à tendance généraliste

Je suis un avocat que l’on pourrait qualifier de spécialisé. Les associés et collaborateurs de mon cabinet sont placés par pôles d’activités et n’interviennent quasiment que sur des questions qui concernent les domaines du droit pour lesquels ils sont spécialisés.

Ce n’est donc que par l’intermédiaire de quelques dossiers personnels que je peux me confronter, notamment par goût pour le contentieux, à des matières différentes.

Sauf les cas où je préfère ne pas intervenir parce que j’estime que l’affaire est trop technique pour que je m’y risque et que j’engage, par la même occasion, ma responsabilité professionnelle, j’accepte de plus en plus souvent de défendre des clients qui me sollicitent sur des dossiers qui sont plutôt hors de mon domaine de spécialité et qui nécessitent que je consacre du temps à revoir mes fondamentaux.

Si le dossier s’avérait plus technique que ce que j’imaginais au moment où je l’ai accepté, il me reste la possibilité de sous-traiter tout ou partie du dossier à un ami confrère ou de lui demander quelques conseils.

L’avocat, même spécialisé, est à l’origine un juriste susceptible de traiter des dossiers dans tous les domaines du droit. Le tout est qu’il ait le temps matériel de le faire correctement.

Au moment de la plaidoirie, que l’on intervienne ou non dans son domaine de prédilection, l’objectif reste le même…Faire de son mieux pour convaincre les juges que les arguments que l’on avance sont valables, à l’inverse de ceux de la partie adverse.

samedi 10 avril 2010

À votre service

Pour un client, le recours au service d'un avocat n’a rien d’une démarche naturelle. Il ne vous sollicite bien souvent que parce qu’il n’a pas trouvé le moyen de régler autrement ses problèmes.

Le client exige donc de vous que vous régliez ce qu’il n’a pas su régler seul, en ayant cependant l'intention d’avoir son mot à dire dans la façon dont vous procéderez pour arriver à ce résultat.

Dans ces conditions, le rôle de l’avocat est délicat. Il doit conseiller son client, lui proposer plusieurs alternatives, mais doit bien se garder de lui imposer une façon de faire.

Même si chaque avocat a son idée sur la meilleure façon d’agir dans différents cas de figure, si plusieurs options s’offrent au client, il faut qu’elles lui soient proposées de façon à éviter que ce dernier ne puisse lui reprocher, plus tard, de ne pas l’avoir fait.

Si la décision de justice ou le résultat obtenu par l’avocat suite aux conseils qu’il a donnés au client s’avère conforme à ce qu'il attendait, nul doute qu’il saura vous remercier. Dans le cas contraire, le client ne pourra pas vous reprocher de ne pas l’avoir prévenu...