mardi 24 janvier 2012

Une urgence à géométrie variable

L’urgence est ce qui a le caractère de ce qui est urgent. C’est par définition une situation à laquelle on doit remédier sans délai.

Dans la profession d’avocat, tout ou presque a le caractère de ce qui est urgent, puisque quasiment tout ce qui est confié par le client à l’associé est désigné comme urgent et que, par voie de conséquence, tout ce qui parvient au collaborateur l’est tout autant, sinon plus.

Tous les clients ne prétendent pas à tort ou par pure volonté de mettre sous pression leurs avocats qu’ils ont un besoin urgent de la réponse à la question qu’ils leur posent, mais j’ai pu constater que bon nombre des réponses données dans un délai court, au prétexte que le client en avait un besoin impérieux, n’avaient en réalité aucun caractère urgent.

L’avocat est parfois responsable de cet état de fait. Parce qu’en période de crise, il est encore plus soumis que par le passé à la « concurrence » de ses confrères, il préfère parfois répondre favorablement aux doléances les plus folles de son client que de le laisser croire qu’il pourrait être mieux conseillé et dans un délai plus court par un autre cabinet.

Sans pouvoir affirmer que cet état d’esprit est pour seul responsable de la pression continue qui est mise sur les collaborateurs, je ne peux pourtant pas m’empêcher de croire qu’il n’y a aucun lien de cause à effet.

D’ailleurs, quand j’observe la façon dont certains associés de mon cabinet gèrent les pseudos urgences de certains de leurs clients (qui ne prennent le temps de lire la « fameuse » consultation urgente que deux semaines après son envoi), je me dis que l’une des raisons pour lesquelles je souhaite un jour monter mon propre cabinet tient au fait que j’aimerai pouvoir expliquer à mes clients ce qu’est vraiment...« une situation à laquelle on doit remédier sans délai ».

lundi 2 janvier 2012

Quel est votre objectif ?

C'est l'une des questions les plus posées lors des entretiens toutes professions confondues. Elle est en général présentée sous une formulation plus subtile, du type : « Où vous voyez-vous dans 5 ou 10 ans ? »

On y répond, à quelques exceptions près, en omettant d'indiquer tout ou partie de ses réelles volontés.

Difficile d'assener à un futur employeur que l'on souhaite s'enrichir de son expérience afin de monter plus tard sa propre structure, sans lui donner immédiatement l'envie de recruter quelqu'un dont le dévouement sur le long terme sera plus affirmé que le vôtre.

À l'inverse, indiquer que l'on souhaite devenir un futur associé de son cabinet a quelque chose de (trop) présomptueux.

D'un point de vue personnel, j'ai toujours trouvé utile de me fixer des objectifs à court ou moyen terme.

Pour une profession aussi brutale que celle d'avocat, cela peut s'avérer utile.
Exception faite de l'avocat salarié, tout collaborateur s'expose de par son statut à l'éventualité d'être viré du jour ou lendemain par son cabinet, avec 3 mois de préavis pour seule indemnité.

Il est donc inscrit dans l'ADN de ce métier une certaine forme de précarité.
Puisqu'il n'aura pas droit aux ASSEDIC, l’avocat est condamné à rebondir très vite.

Il est important pour l’avocat collaborateur d'avoir un ou plusieurs objectifs précis, de ne jamais les perdre de vue, mais également de prévoir un plan B, dans l’hypothèse où l’imprévisible finisse par se produire.

Bonne année 2012.