vendredi 21 mars 2014

A la recherche du juste équilibre


A mesure que le temps passe, tant par goût que par un souci de gestion utile du temps dont je dispose, je recentre, par petites touches, mon activité du contentieux vers le conseil.

Le contentieux est (à tort ou raison) considéré comme la quintessence du métier d’avocat.

Vous y défendez les intérêts d’un justiciable dans le cadre d’une action intentée devant les tribunaux, vous élaborez une défense ou ses demandes, mettez en place une stratégie et en image vos arguments ou vous vous confrontez aux arguments du confrère qui défend la partie adverse.

Cet exercice enrichissant d’un point de vue intellectuel et stimulant par son enjeu s’avère, bien souvent, moins classique que ce à quoi vous vous attendiez.

Cela s’avère être en pratique le principal inconvénient du contentieux pour une petite structure comme la mienne.

Un contentieux implique des rendez-vous clients (autant que nécessaire), des analyses de pièces et de conclusions adverses (idem), des déplacements aux audiences de procédure, de longues attentes auxdites audiences, des coups de téléphone aux confrères et aux clients, des renvois d’audiences imprévus et ainsi de suite jusqu’à l’audience de plaidoirie précédant le délibéré.

La crise ayant fait son œuvre, il est soit impossible soit très rare de pouvoir facturer vos clients selon un taux horaire pour le temps que vous passez réellement sur les affaires que vous traitez pour eux. Le forfait est pour ainsi dire devenu la règle.

Dès lors, si vous y passez beaucoup plus de temps que ce que vous aviez prévu, vous voilà « condamné » à travailler (certes par amour pour votre métier et par loyauté envers votre client) mais en quelque sorte à perte, du moins d’un point de vue strictement financier.

Le conseil a, à l’inverse, pour principale qualité de ne pas présenter cet écueil.  
Quand vous adressez un devis à votre client, vous le faites au plus juste. L’expérience aidant vous connaissez le temps que nécessitera l’analyse de sa situation afin de répondre aux questions qu'il se pose.

Une fois ce travail réalisé, votre dossier est clôturé et vous pouvez en débuter un autre.

L’équilibre de mon cabinet, que j’espère pouvoir développer lentement (mais sûrement), passe, à mon sens, par un  savant mélange entre le contentieux  (qui m’attire toujours autant, mais que je trouve particulièrement chronophage) et le conseil (moins frustrant parce que plus prévisible), en faveur du second et au détriment du premier.

Je considère qu’être à la tête de son propre cabinet d’avocats n’implique pas seulement de recevoir et d’accepter, comme une bénédiction, tous les clients qui s’adressent à moi, mais aussi et surtout de réfléchir à moyen ou long terme sur ce que j’aimerais que devienne ma structure afin, notamment,  de pouvoir préserver, dans la mesure du possible, une vie privée digne de ce nom…