samedi 29 octobre 2011

« Non, je ne suis pas magicien »

Il m’arrive régulièrement de recevoir des clients qui se méprennent quelque peu sur les capacités d’un avocat.

Certes, il est possible, dans certains domaines, notamment en droit pénal, de traquer la faille d’un dossier et de s’en servir pour sortir son client d’une situation particulièrement compromise.

J’ai d’ailleurs tendance à penser que ce domaine du droit, très médiatisé, contribue fortement à faire croire au grand public que le droit n’est qu’affaire de faille juridique à trouver pour pouvoir s’en sortir à bon compte.

Il arrive, en effet, dans certaines matières très techniques, qu’une erreur, d’apparence minime, ait été commise par votre contradicteur. Mais cela est donc conditionné par le fait que votre confrère ne soit pas un avocat déjà rompu à la procédure en la matière.

Le droit et la magie ont ceci de différent qu’il n’est pas possible pour un avocat de faire disparaître des preuves accablantes, ni même de convaincre un juge qu’une pomme est en fait un cheval.

C’est ce qui est souvent difficile à expliquer au client qui vient vous voir pour que tel un illusionniste vous trouviez LA faille qui lui permettra de sortir par le haut d’une situation dans laquelle il a pourtant tort à 100%.

Dans ce type de situation, je choisis d’être le plus clair possible avec le client.

« Oui, votre affaire me paraît mal engagée »…
« Oui, je vais tenter de voir si des arguments pertinents peuvent être opposés à votre contradicteur »…

« Non, je ne suis pas magicien ».

vendredi 21 octobre 2011

LE client est roi

Même si tous les clients ont vocation à être traités de la même façon, cela reste en pratique un vœu pieux.

Je connais très peu d’avocats qui ne soient pas débordés, ou en passe de l’être.

Dans ces conditions, selon l’importance du client dans son activité, une différence de traitement sera opérée eu égard à la nécessité de rationaliser le temps de travail.

Je suis confronté depuis quelques mois à cette situation. J’ai un gros et très exigeant client à gérer (le cabinet dans lequel j’effectue ma collaboration), deux clients personnels importants à mes yeux au motif que je les gère seul (et parce que plus le temps passe et plus ils me confient de dossiers à traiter), et enfin quelques petits clients qui s’adressent à moi pour des affaires ponctuelles.

Je dois reconnaître que l’état d’urgence permanent dans lequel se retrouvent certains de mes confrères qui ne savent, ne veulent ou ne pas peuvent pas refuser un dossier, ne me fait pas rêver.

J’essaye donc, même si c’est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît, de veiller à ne m’engager qu’à faire ce que je serai en mesure de réaliser dans les délais impartis, eu égard à mon état de charge.

Cela implique très souvent de faire primer, d’une façon ou d’une autre, les doléances des clients "importants" sur celles de ceux qui le sont moins...