samedi 31 mars 2012

Le choix de la double casquette

J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer ici qu’un avocat collaborateur devait, pour ne pas risquer de perdre son poste, veiller à consacrer un temps plus important à celui qui lui paie, chaque 29 du mois, la facture d’honoraires qu’il lui adresse, à savoir son cabinet et à reléguer qu’au second plan ses propres clients.

Parce que le métier est déjà prenant sans avoir à y ajouter de la clientèle personnelle, nombreux sont ceux qui font le choix de ne pas gérer d’autres clients que ceux de leur cabinet.

D’autant qu’il n’est pas toujours évident d’expliquer à un client, qui vous paie cher pour travailler pour lui, que vous êtes disponible à 100%, à la condition que votre cabinet vous dégage le temps nécessaire pour qu’il en soit ainsi.

Quand vous ne faites pas le choix de la « facilité » et que vous décidez donc de concilier clients perso et dossiers du cabinet, vient invariablement le moment où vos clients vous sollicitent plus souvent que vous l’imaginiez au début et où devez ajouter un temps de travail considérable à un emploi du temps déjà surchargé.

 L’idéal poursuivi par la plupart de avocats collaborateurs qui font le choix de mener les deux activités de front est celui d’arriver, à plus ou moins court terme, au stade où les clients personnels dépassent en termes de chiffre d’affaires annuel celui qui est généré par le contrat de collaboration.

Autant vous le dire, à quelques exceptions, cela n’arrive jamais. Décider de se lancer à son compte ou de créer une structure avec des amis, en laissant derrière soit le statut d’avocat collaborateur, procèdera toujours d’une prise de risque.

Parce que : « Qui trop embrasse mal étreint », la question du choix entre l’une ou l’autre des deux casquettes finit toujours par se poser...

jeudi 1 mars 2012

Génération Y

Né entre 1980 et 2000, je fais partie de cette génération dont tout le monde parle...ou presque.

Je ne peux certifier que les avocats de ma génération aspirent à quelque chose de diamétralement opposé de celle de ses ainés.

Bien que minoritaire, j’ai dans mon entourage des avocats prêts à tout donner au travail, de façon à arriver au niveau de rémunération et à l’objectif qu’ils se sont fixés (devenir associé), même si cela les amène à finir très tard le soir et à travailler le samedi et le dimanche comme s’il s’agissait de jours ouvrés.

Ils acceptent, sans vraiment s’en plaindre, la contrepartie d’un tel train de vie à savoir l’absence de vie privée.

Inversement, je constate chez beaucoup de mes jeunes confrères une aspiration à une vie plus équilibrée ; quitte à gagner moins.

Quand vous avez entre 4 ans et plus d’expérience et que vous vous savez épuisé et usé par la cadence de travail qu’exige ce métier, sans pour autant en avoir retiré une satisfaction réelle ni même une véritable reconnaissance de la part de votre hiérarchie, se pose inévitablement la question qui fâche.

A quoi bon continuer ?

Ils ne remettent pas en cause le métier proprement dit, mais la façon souvent excessive de l’exercer, jusqu’à en devenir parfois caricaturale.

Ils sont donc nombreux à opter pour un autre choix de carrière.
Devenir juriste en est un. Monter son propre cabinet ou intégrer une plus petite structure en sont d’autres.

Le but étant de passer un peu moins de temps au travail afin de retrouver des week-end dignes de ce nom et de pouvoir honorer, en semaine, des soirées entre amis sans avoir à les décommander systématiquement.

Si les avocats de la génération Y diffèrent de ceux des générations précédentes, c’est aussi grâce ou à cause des outils qu’ils ont a à leur disposition.

Constamment connectés, ils peuvent travailler à distance, en déplacement…et même en vacances, là où leurs ainés pouvaient prétendre avoir terminé leurs journées quand ils mettaient un pied en dehors du cabinet.

Génération Y alias Génération Why...