jeudi 25 décembre 2008

Nouvelle année, nouvelle donne

L'année 2009 sera sans doute marquée par l'empreinte d'une importante crise économique que personne (ou presque) n'a vu venir mais qui fait pourtant l'objet de toutes les analyses, prévisions et autres spéculations au sein des cabinets d'avocats.

Cette même année s’annonce comme déterminante dans ma jeune carrière d'avocat.
Outre le fait qu'il s’agira de ma seconde année d’exercice (première année pleine), elle correspondra à celle où il me faudra me former, progresser, tenter de me rendre indispensable ; tout ceci en faisant en sorte de trouver du temps pour m’amuser et profiter de mes proches et de ma bien-aimée.

Il me faudra parvenir à déterminer ce qui est le plus judicieux pour mon avenir. Notamment, choisir entre m'investir à fond et de façon exclusive dans les dossiers du cabinet et le fait d'organiser mon temps et mon travail de façon à répondre aux exigences d'une clientèle personnelle qui pointe déjà le bout de son nez.

Autant de questions qui, comme tant d'autres, trouveront probablement des réponses durant une année qui sera, à n'en pas douter, riche en enseignements.

Je vous souhaite de joyeuses fêtes et une bonne année.

mercredi 17 décembre 2008

In vino veritas

J'ai déjà parlé à plusieurs reprises, sur ce blog comme sur l’autre, de l’importance pour un avocat de bien maîtriser la procédure.

J’en ai chaque jour la confirmation dans les affaires que l’on me confie.

Il est, en effet, nécessaire de s’y connaître en procédure notamment pour gagner en crédibilité devant un client qui vous demande comment vous comptez précisement mener à bien le contentieux qu’il vous a confié mais aussi pour éviter que votre confrère ne soulève une nullité de procédure qui réduirait à néant tous les actes accomplis et engagerait de facto votre responsabilité.

Le plus étonnant dans cette situation tient au fait que je m’aperçois que ce qu’il faut savoir en matière de procédure ne se trouve pas toujours dans les excellents ouvrages que sont « Le petit traité de l’écrit judiciaire » ou encore « Droit et pratique de la procédure civile ».

Les actes de procédure et autres démarches que font quotidiennement les avocats nécessitent bien souvent, outre les connaissances juridiques une certaine pratique ou, à défaut, les conseils d’un avocat expérimenté.

Selon certains, les avocats seraient comme les bons vins. Il se bonifieraient avec l’âge.

L’astuce, quand on est un avocat junior, consiste à tenter de se bonifier le plus rapidement possible au contact d’avocats seniors afin d'obtenir un savant mélange entre théorie et pratique.

jeudi 11 décembre 2008

Damages

Tout collaborateur junior est soumis à la pression qui consiste à s’efforcer de satisfaire aux exigences du cabinet qui l’embauche.

La traditionnelle période d'essai de 3 mois, renouvelable une fois, contribue d’autant plus à cet état de fait. Le collaborateur junior est sur un siège éjectable qui l’oblige, outre la rigueur propre au métier qu’il exerce, à une vigilance toute particulière au motif qu’aucune faute (ou presque) ne lui sera pardonnée.

Quand vous ajoutez à cela le contexte de la crise économique qui pousse certains cabinets à geler leur recrutement jusqu’à nouvel ordre, quand d’autres remercient purement et simplement certains de leurs collaborateurs en raison d’une baisse chronique d'activité, vous obtenez probablement l’une des périodes les moins propices pour commencer à exercer ce métier depuis bien des années.

Certains de mes amis, qui recherchent activement une collaboration depuis les résultats du CAPA, se voient d’ailleurs répondre inlassablement qu’en cette période de crise les embauches ne sont pas d’actualité ou (de façon plus diplomatique) que les équipes des cabinets sollicités sont pour l’instant complètes.

Parce qu’en période de crise, toutes les spécialités du droit ne sont pas logées à la même enseigne, il semble, et ce d’après les retours que j’en ai, que le droit social se porte très bien (et pour cause) et soit actif en terme de recrutement, que la fiscalité fasse toujours recette alors que le droit bancaire et le droit de l’immobilier sont (sans surprise) assez sérieusement touchés.

Les cabinets d’avocats ne subiraient pas la récession de la même façon. Aux dires de certains, les très grosses structures anglo-saxonnes qui facturent traditionnellement assez chers leurs services seraient, une fois n’est pas coutume, un peu plus touchés par la crise que ne le sont les petites ou moyennes structures.

Au-delà d’une question de taille, on m’a également rapporté que les cabinets spécialisés dans le contentieux s’en tiraient mieux que ceux qui avaient fait du conseil leur socle d’activité.

En temps de crise, le recours au conseil d’un avocat apparaîtrait comme une charge sur laquelle il est possible de rogner tandis que la défense devant les tribunaux reste une nécessité.

samedi 6 décembre 2008

Arrêt sur images

Je viens de finir une semaine que je peux qualifier sans peine de...pleine.

Il m'a fallu m'occuper du suivi des dossiers en cours, rendre des consultations pour des clients, rédiger des contrats, (relever la toque), communiquer des pièces et des informations à des confrères ou encore assister à des audiences de mise en état. En bref, la semaine type, et somme toute assez classique, d’un collaborateur junior.

Au delà de la satisfaction que je peux éprouver à m'en être sorti honorablement, le principal enseignement que j'ai pu tirer de cette semaine chargée tient finalement au fait d'avoir (enfin) cerné la façon dont fonctionnent les principaux associés et collaborateurs avec lesquels je suis amené à travailler régulièrement au sein du cabinet.

Quelques associés souhaitent être tenus au courant jour après jour de l'évolution des dossiers que je traite. Certains ne se préoccupent que du résultat final alors que d'autres collaborateurs prendraient mal le fait de ne pas avoir eu à donner leur aval à l'envoi d'un simple courrier ou à d'un fax anodin.

Ce décryptage de la méthode de travail ainsi que des attentes des uns et des autres est censé, s'il se confirme dans le temps, m'apporter un précieux gain de temps et d'énergie.

Pourvu que la semaine prochaine ne vienne pas battre en brèche mes toutes nouvelles certitudes et ne contredise pas l'image que je me fais des volontés des uns et des autres.

dimanche 30 novembre 2008

En pratique…

Plus le temps passe et plus je suis convaincu que ce métier demande une réelle capacité d'adaptation, notamment face aux situations d'urgence.

La tâche d'un collaborateur consiste bien souvent à travailler sur un ou plusieurs dossiers confiés par un ou plusieurs associés du cabinet (lesquels dossiers étant identifiés comme urgent de par les délais accordés pour les terminer) avant de voir arriver une urgence définie expressément par un autre associé comme étant encore plus urgente que les précédentes (puisqu'à terminer le jour même et parfois dans les 5 ou 6 heures qui suivent).

Résultat des courses, vous devez gérer au mieux cette situation qui veut que tout doit toujours être remis aux différents intéressés dans les temps mais que le temps qui vous était accordé pour le faire a subitement fondu comme neige au soleil.

C'est là que la communication au sein du cabinet est utile.

Si les informations circulent entre ceux qui vous ont confié du travail à réaliser et que vous savez qu'il vous sera impossible de tout terminer dans les temps (sauf à y passer des nuits entières), vous pourrez plus facilement refuser le travail que l’on tente de vous confier.

Si ce n'est pas le cas, il deviendra beaucoup plus difficile d'expliquer votre refus sans froisser les susceptibilités des uns et des autres.

Et dire qu'en théorie votre statut de collaborateur libéral fait que vous devriez être en mesure de trouver du temps pour développer votre clientèle personnelle...

dimanche 23 novembre 2008

Une très belle soirée

Hier soir avait donc lieu le Gala de ma promotion (Pierre Mazeaud). J’avais assisté l’an dernier à celui organisé par la Promotion Christine Lagarde et je dois dire que j’avais un peu peur que la soirée ne soit pas aussi réussie.

Au final, je n’ai vraiment pas été déçu. Le Gala s'est déroulé à l’Espace Pierre Cardin. Une très jolie salle située à deux pas de la place de la Concorde. Les festivités ont débuté par une pièce de théâtre à laquelle je n’ai malheureusement pas pu assister, faute de places suffisantes, mais dont j’ai entendu le plus grand bien.

La soirée s’est poursuivie sur le dance floor avec Dj Stepanoff aux platines. J'ai pu profiter d'une excellente programmation musicale ainsi que de salles aux ambiances diverses et variées.

Les organisateurs de la soirée avaient installé une salle "casino" assez bluffante dans laquelle il était possible de jouer au poker, au black jack ainsi qu'à la roulette.

Cette fête, qui marquait la fin officielle d'une époque et que j’ai notamment pu partager avec des amis de l'école qui avaient massivement répondu présents, m'a vraiment beaucoup plu.

mercredi 19 novembre 2008

95% de travail, 5% de talent

J’ai passé un certain nombre d’entretiens ces trois dernières années que ce soit pour des stages ou pour trouver une collaboration et cela m’a permis de rencontrer des associés de cabinet qui avaient un franc parler ainsi qu’une forte personnalité.

Deux d’entre eux ont retenu particulièrement mon attention eu égard à la façon dont ils parlaient de leur métier.
Le premier m’avait tenu le discours suivant : « Vous savez Monsieur, le métier d’avocat c’est 95% de travail et 5% de talent. Je ne saurais vous affirmer que les collaborateurs de mon cabinet ont du talent…mais je peux vous dire qu’ils travaillent ».

Quelques mois plus tard, j’ai passé un entretien, non plus pour un stage mais pour une collaboration, et l’associé du cabinet qui m’a reçu m’a expliqué que son confrère (célèbre avocat du Barreau de Paris) que tout le monde qualifiait de très talentueux était avant tout un très grand bosseur.

De ces deux témoignages et fort de ma propre expérience en stage, j’en avais conclu deux choses :

- La première est que ce métier était fait pour des personnes qui n’avaient pas peur d’investir du temps sur les dossiers dont ils ont la charge. J’entends par là, plus de temps que ce qui est considéré comme le temps nécessaire pour rendre un travail correct.

- La seconde est qu’aussi talentueux que l’on soit (ou que l’on pense l’être), si le travail ne suivait pas…avoir du talent ne servait à rien…

vendredi 14 novembre 2008

Dans la peau d'un avocat

Cela fait quelques jours que je peux m'apercevoir de ce que cela fait d'être un avocat à part entière.

Pour être honnête, pour moi cela ne change pas grand chose. Tout, ou presque, se situe dans la façon dont les gens me regardent et agissent à mon égard.

Quand vous portez la robe aux Palais, tous les avocats vous saluent avec le sourire et vous servent à l'envi du « cher confrère » tandis que les greffiers, clients et autres juges vous appellent Maître.

La différence est notable entre la période où j'allais aux audiences en costume et maintenant que je m'y présente en robe. Je passe subitement de quasi-invisible à quasi-incontournable.

L'autre différence tient aussi dans la façon dont les gens me regardent.
Quand j'étais encore élève-avocat, et ayant une sainte horreur de me faire passer pour ce que je ne suis pas vraiment, j'avais tendance à expliquer la subtilité de mon statut à toutes les personnes qui me le demandaient. J'étais un avocat en devenir mais pas encore totalement un avocat.

Maintenant que je suis un vrai avocat, je réponds de façon lapidaire : « avocat » à tous ceux qui se posent la question de savoir quel est mon métier.

Pour le grand public, ce métier véhicule énormément de clichés : Nous sommes tantôt des spécialistes du mensonge extrêmement riches et uniquement intéressés par l'argent tantôt des défenseurs de violeurs récidivistes tantôt des génies du verbe rompus à l'art de la plaidoirie.

Dans ces conditions, il devient difficile de ne pas faire réagir quand vous annoncez le métier que vous faîtes.

A quelques exceptions près, soit la personne qui vous fait face, écourte plus ou moins adroitement la conversation au motif qu'elle a horreur des avocats et que parlez avec vous n'y changera rien, soit (et c'est beaucoup plus fréquent), elle ne vous lâche plus de la soirée afin que vous lui confiez le plus d'anecdotes possible sur ce métier qu'elle trouve "tout simplement fascinant".

Dans la peau d'un avocat, rien ne change pour vous si ce n'est la façon dont les autres vous perçoivent. Mais c’est bien connu, « l’enfer, ... ».

jeudi 6 novembre 2008

Je le jure

J'ai donc prêté serment.

Après avoir été invité par le bureau de l'Ordre à ne surtout pas faire venir plus de deux invités, force est de reconnaître que cette règle n'a quasiment pas été respectée.

La salle était donc pleine et vous avez intérêt à demander à vos invités de venir vers 11h30 (sachant que la prestation de serment commence à 13h15) pour qu'ils aient une bonne place dans la file d'attente et qu'ils puissent se positionner où bon leur semble une fois entrés dans la salle.

Nous sommes, quant à nous, attendus dès 12h à la bibliothèque de l'Ordre afin de se préparer, prendre des photos et se faire prêter un nœud papillon ainsi qu'une épitoge herminée.

Nous sommes ensuite dirigés, par l'huissier de l'Ordre, deux par deux et en file indienne dans une ambiance solennelle mais ultra détendue (sic) vers la 1ère chambre de la cour d'appel devant laquelle nos familles nous attendent.

Après avoir été placés par ordre alphabétique et avoir écouté quelques conseils visant à ce que soit respectée la solennité de la cérémonie, les invités entrent dans la salle.

Nous écoutons le premier président de cour d'appel ainsi que les réquisitions de l'avocat général puis nous avançons l'un après l'autre à l'appel de notre nom, levons la main droite avant de dire, je le jure.

Ainsi se termine la première partie de la cérémonie à l'issue de laquelle la famille est invitée à rejoindre les avocats (puisque désormais c'est ainsi qu'il faut nous appeler) à la bibliothèque de l'Ordre pour un discours du bâtonnier et pour y recevoir les documents nécessaires à notre début d'activité.

Cette seconde cérémonie est, pour les proches, plus intéressante à vivre que la précédente. Les nombreuses notes d'humour, les discours plus personnalisées et l'ambiance plus conviviale y sont pour beaucoup.

Après avoir pris les photos d'usage avec une famille fière comme jamais elle ne l'a été, j'ai dû (comme beaucoup de mes tous nouveaux confrères)...retourner au cabinet pour terminer un dossier.

Mais ça, c'est une autre histoire...

mercredi 5 novembre 2008

Change…

Barack Obama est devenu le 44e président des Etats-Unis dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 novembre.

Outre le fait qu'il s'agisse du retour d'un démocrate au pouvoir après 8 années d'administration Bush, cette élection, que les observateurs qualifient déjà de porteuse de sens, marquera sans doute les esprits pendant bien longtemps.

Barack Obama aura la charge de gérer une nation minée par la crise économique et déchirée par deux guerres en gardant à l'esprit qu'il ne doit pas décevoir ceux qui fondent en lui beaucoup d'espoir.

Hasard du calendrier, cette élection intervient à l'aube d'un changement de statut important dans ma vie...

dimanche 26 octobre 2008

Rencontre avec mon rapporteur

Il y a quelques jours, j'ai rencontré mon rapporteur.
Un rapporteur est un ancien membre du conseil de l'Ordre qui a la mission d'apprécier votre moralité afin de savoir si vous êtes apte à embrasser la profession d'avocat.

Après avoir fait une demande d'inscription au barreau et fournis notamment un chèque de 610 euros, une copie de vos diplômes, un contrat de collaboration, deux attestations de moralité (signées par deux avocats de plus de 10 ans d'expérience), la responsable des inscriptions vous désigne, en effet, un rapporteur qui s'entretiendra avec vous pour savoir quelles sont les motivations qui vous poussent à rejoindre cette profession, pour vous donner quelques conseils et, accessoirement, pour apprécier votre moralité.

Mon rapporteur était quelqu'un d'éminemment charismatique. Un avocat pénaliste plus que septuagénaire qui plaidait encore la veille de notre entretien en correctionnel.

Un avocat qui vous dit que la profession est belle mais qu'il faut absolument veiller à ne pas se faire bouffer par elle au détriment de sa vie privée parce que l'on souhaite absolument montrer à son patron que l'on est capable d'une importante débauche d'énergie et de temps dans le travail.

Un rapporteur qui me rappelle l'importance de ne pas se laisser marcher sur les pieds par des confrères plus expérimentés et qui m'avertit en me disant que lorsque l'on perd un procès on devient souvent le dernier des derniers pour le client alors qu'à l'inverse le client peut se révéler assez ingrat en cas de victoire.

Un avocat qui vous dit qu'en cas de question ou de problème, vous pouvez passer le voir à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Un rapporteur que j'aurai pris plaisir à rencontrer et que je remercie.

vendredi 24 octobre 2008

Une question d'us et coutumes

Je viens de terminer ma deuxième semaine de travail dans la peau d'un collaborateur sur le constat suivant. Plus qu'un travail nickel et irréprochable, le cabinet attend de moi un investissement personnel à la hauteur.

Celui-ci peut se présenter de différentes façons :

- Faire des suggestions et proposer des solutions pertinentes aux problèmes posés dans les dossiers que le cabinet doit traiter.

- Ne pas hésiter à venir tôt et à partir tard pour facturer plus et (faire) gagner plus au cabinet mais aussi pour permettre aux collaborateurs déjà en place d'être en partie libérés d'une charge de travail devenue importante (croissance de la clientèle du cabinet oblige).

La théorie veut que le collaborateur libéral puisse décider seul de son emploi du temps et qu'il ait le temps nécessaire pour développer sa clientèle personnelle, ceci en veillant bien à gèrer correctement les dossiers qu'on lui demande de traiter pour le cabinet.

En pratique, cela diffère selon les cabinets de la place de Paris. Ceux qui paient déjà grassement leurs collaborateurs (plus de 6000 euros brut par mois) attendent d'eux un investissement total, maximum...et parfois sans limite.

À part quelques exceptions, qui sont aussi là pour confirmer la règle, ceux-là n'auront pas de clientèle personnelle avant plusieurs années faute de temps pour s'en occuper. Afin de ne pas tomber dans la caricature, je tiens à préciser que certaines associés de structures qui paient pourtant 3 fois moins leurs collaborateurs prennent parfois très mal le fait qu'ils « osent » se consacrer à autre chose qu'aux dossiers du cabinet.

D'où l'intérêt, avant de signer une collaboration, de se renseigner un minimum sur la structure que l'on souhaite intégrer et sur la politique du cabinet notamment à cet égard.

Sur ce point, comme sur d'autres, je suis assez satisfait.

Pourvu que ça dure...

mercredi 22 octobre 2008

Les choses sérieuses peuvent enfin commencer

J'ai débuté ma collaboration depuis déjà un peu plus d'une semaine.

Même si je n'ai pas pleinement le titre d'avocat (n'ayant pas encore prêté serment), la pratique a fait que j'ai dû très vite me glisser dans l'habit et dans les habitudes de l'avocat lambda.

Des tâches m'ont très rapidement été confiées. Il m'a notamment été rappelé l'importance de travailler prioritairement (voire exclusivement) sur ce qui est facturable au client.

L'occasion de m'apercevoir (même si je m'en doutais) du pourquoi des tâches parfois (souvent?) ingrates confiée aux stagiaires. Ce qui leur est laissé correspond au travail peu ou pas facturable.

J'ai pu me rendre compte que les associés du cabinet ne m'avaient menti ni sur leur niveau d'exigence ni sur la teneur des tâches qui allaient m'être confiées.

Je souhaitais faire du contentieux tout en aillant l'opportunité de faire le tour de ce que recouvre l'activité de conseil. Sur ces deux points, j'estime, pour l'heure avoir été entendu.

Pour ce qui est de l'ambiance à l'intérieur du cabinet, même si je n'en attendais pas grand chose, je suis heureux de constater qu'elle est bonne. Je n'attends pas particulièrement de m'y faire des amis, mais je suis toujours content de constater que les gens semblent heureux de se voir le matin et que les avocats ont l'air d'avoir de l'estime les uns pour les autres.

La contrepartie des responsabilités que l'on m'a confiées est que la qualité du travail que je rends soit au rendez-vous. J'en ai bien conscience et j'espère être à la hauteur des attentes placées en moi.

Comme me le disent la plupart de mes amis (en pensant faire preuve d'originalité) depuis qu'ils savent que j'ai obtenu le CAPA : « Pour toi, les choses sérieuses peuvent enfin commencer ».

lundi 13 octobre 2008

C'est la crise ma bonne dame !

Le mot est, en ce moment, dans toutes les bouches et chacun y va de sa petite analyse. Tout le monde se sent concerné ou menacé par elle, mais que signifie-t-elle pour les avocats ?

Je ne peux en fait parler qu'en tant que tout jeune avocat mais il semble difficile de nier le fait que l'activité des cabinets subisse, elle aussi, de plein fouet la crise.

Celle des subprimes dans sa version 2007 avait déjà considérablement ralenti l'activité de certains gros cabinets notamment dans leurs départements fusions acquisitions ainsi que droits bancaire et financier.

La crise version 2.0 qui a fait son apparition depuis quelques semaines précipitant par le fond de grandes banques mondiales signent quant à elle l'arrivée d'un séisme qui touche ou touchera par ricochet les cabinets d’avocats de toutes tailles et bien au delà bien au delà des spécialités susvisées.

La baisse d'activité pousse d’ores et déjà les gros cabinets à beaucoup moins recruter que d'ordinaire à la même période de l'année voire à virer des collaborateurs juniors et seniors déjà en place. Tous les cabinets ne sont cependant pas touchés de la même façon.

Il restera toujours des domaines du droit liés notamment au judiciaire qui ne subiront sans doute jamais la crise en raison du fait que l'on aura toujours besoin d’un avocat pour se défendre et pour régler des conflits devant un tribunal. Quant à l'activité de conseil, les actes juridiques liés à l'activité d'une entreprise nécessiteront toujours qu'un avocat se penche sur la question même si leur quantité risque désormais d'être réduite autour de ce qu'il y a d'essentiel.

En guise de bienvenue dans la profession, il est difficile de nier que la crise tend les bras aux nouveaux avocats dont je fais partie.

Comme pour tout le monde, il faudra faire avec en tentant de s'adapter au mieux à celle que personne n'a vu venir et dont bien malin sera celui qui saura prévoir quand elle prendra fin…

jeudi 9 octobre 2008

De stagiaire à collaborateur

Maintenant que j’ai obtenu le CAPA, la période de ma vie correspondant à mes études est désormais derrière moi.

Il me faudra maintenant prouver non plus mes capacités à obtenir la moyenne et plus à des examens dans lesquels l’aléa tenait parfois une place considérable mais démontrer à mes patrons que je suis capable d’effectuer dans les délais imposés un travail sérieux, précis et rigoureux sur les dossiers qu’ils me confient.

Par ailleurs, il me faudra très vite passer de la peau du stagiaire que j’étais à celui du collaborateur que je serai. Là où le stagiaire fait souvent des recherches et est couvert et chapeauté par le collaborateur avec lequel il travaille, le collaborateur doit tenter de concentrer son activité sur ce qui est directement facturable au client et se retrouve en première ligne dans les discussions qu’il a avec les associés du cabinet. Avec tous les avantages et inconvénients que cela peut comporter.

Quand (exception faite de certains gros cabinets) un stagiaire peut partir tôt du cabinet (19h30/20h) même si des dossiers sont en cours, le collaborateur est souvent amené à rester tard au cabinet et à y revenir parfois le week-end si l’activité du cabinet en dépend et si le dossier dont il a la charge l’exige.

Passer de la peau d’un stagiaire à celle d’un collaborateur prendra du temps. J’en prendrais sans doute définitivement conscience le jour où, à mon tour, je confierai du travail…à un stagiaire.

mardi 30 septembre 2008

Avocat, collaborateur et junior à la fois

J’ai créé en janvier 2007, un blog intitulé « 18 mois pour savoir ou le journal d’un élève-avocat ». J’y ai décrit, pendant un peu plus de 18 mois, ma vision du métier d’avocat par le prisme de l’élève-avocat que j’étais.

Maintenant que j’ai été embauché au sein d’un cabinet d’avocats de taille moyenne (plus d’une vingtaine d’avocats) et que ma prestation de serment se profile à l’horizon, j’ai décidé de créer, comme pour marquer la fin d’une époque, un nouveau blog prenant la suite de l’ancien http://www.efb2007.blogspot.com/

Une fois de plus, je ne sais pas à quelle fréquence j’écrirai des posts sur ce blog ni si mon nouvel emploi me permettra de le mettre à jour régulièrement mais j’espère que la profession que je m’apprête à embrasser, d’abord sous un statut un peu bâtard d’élève-avocat collaborateur (juriste) puis après ma prestation de serment en tant qu’avocat collaborateur, m’inspirera quelques commentaires.

Le choix du titre de mon blog « avocat, collaborateur et junior à la fois » est le fait de plusieurs éléments.

Il faut savoir que la formation des élèves avocats a été profondément modifiée depuis une loi du 11 février 2004. Un nouveau régime s’applique depuis le 1er janvier 2006. Auparavant, après l’obtention du CAPA et la prestation de serment, l’élève-avocat se devait d’effectuer un stage de 2 ans en qualité d’avocat stagiaire inscrit sur la liste du stage. C’est uniquement au terme des 2 ans, et après l’obtention de son certificat de fin de stage qu’il pouvait s’inscrire au tableau de l’ordre comme avocat de plein exercice.

Depuis la réforme du 11 février 2004, le stage de 2 ans et la liste du stage ont été supprimés. Après l’obtention du CAPA, l’élève est directement inscrit au tableau de l’ordre comme avocat de plein exercice et peut théoriquement s’installer seul et poser sa plaque.

J’ai lu quelque part que seuls 10 élèves de la promotion Christine Lagarde (celle qui a suivi la réforme) avaient profité de cette possibilité. Le fait est que cette possibilité existe et qu’outre cette faculté l’avocat qui sort d’un centre de formation est désormais considéré comme un avocat à part entière.

Dans le même temps, et parce que rien ne remplace l’expérience, il est malgré tout conscient qu’il lui faudra beaucoup apprendre de ses confrères plus âgés avant d’être en mesure de mener seul et sereinement des affaires pour son propre compte.

Je me retrouve dans cette position. Celle d’un futur avocat de plein exercice, avec un patron puisque collaborateur au sein d’un cabinet d’avocats, conscient qu’il doit, parce qu’il n’est encore qu’un junior, apprendre son métier au contact des autres avocats du cabinet.

Avocat, collaborateur et junior à la fois…