samedi 20 juin 2009

Quand le masque tombe

J'ai rencontré un personnage qui est pour beaucoup dans le fait que j'ai décidé, en janvier 2007, de créer mon premier blog et de poursuivre l'aventure avec celui-ci, juste après l'obtention du CAPA.

J'ai assisté hier soir à une séance de la conférence du stage du barreau de Paris. Les 12 secrétaires, de ce qui s'apparente à un concours d'éloquence, avaient decidé de faire de lui l'invité principal.

Les sujets étaient conçus sous forme de clins d'oeil. Le bâtonnier en exercice et certains candidats lui ont rendu un vibrant hommage.

Il a pris la parole en fin de séance pour rappeler, avec humilité et simplicité, les motivations qui étaient les siennes lors de la création de son blog, les raisons qui le poussent à rester anonyme et le plaisir qu'il éprouve à donner son avis d'avocat sur le monde qui l'entoure.

J'ai à peine pu l'apercevoir à visage découvert, mais je salue bien bas mon cher confrère...Eolas

mercredi 17 juin 2009

L’avocat, ça sert à ça

L'assistance d'un avocat est souvent obligatoire devant le tribunal de grande instance, devant la cour d'assises (du moins pour le prévenu), ainsi que dans certains cas devant le tribunal administratif et la cour administrative d'appel.

En revanche, elle reste facultative devant :

- le tribunal d'instance,
- le tribunal de commerce,
- le conseil des prud'hommes,
- le tribunal paritaire des baux ruraux,
- le tribunal de police,
- le tribunal correctionnel.

J’ai eu l’occasion de plaider plusieurs affaires devant certains de ces tribunaux. La dernière en date est symptomatique de l’utilité de l’avocat dans la défense des intérêts de son client. Il y avait face à moi une partie qui avait décidé de se défendre seule face aux demandes pourtant conséquentes formulées par mon client, par l’intermédiaire de mon cabinet.

Mon contradicteur, qui n’était pas du tout familier du langage juridique et de la procédure, a multiplié, sans vraiment s’en rendre compte, les impairs et les incompréhensions.

La volonté d'économiser des honoraires d'avocat qui lui semblait, de prime abord, être un bon calcul, lui coûtera probablement une lourde condamnation.

Nul doute que le recours au service d’un confrère lui aurait permis de limiter considérablement les dégâts.
J’en parle de façon d’autant plus objective qu’il était possible de m’opposer des moyens de procédure et des arguments qui ne figuraient pas (et pour cause) dans les conclusions de mon contradicteur.

Un avocat, ça sert (aussi) à ça…

dimanche 14 juin 2009

Un peu moins junior qu’à mes débuts

Même si je reste et je resterai collaborateur junior encore longtemps, force est de constater que les choses ont quelque peu évolué depuis mes débuts.

L’expérience aidant, je ressens moins le besoin de poser des questions aux avocats plus expérimentés que moi au sein du cabinet.
Il arrive même que l’on m’en pose en s’attendant à ce que je trouve la réponse grâce à mon intervention sur certains dossiers techniques.

Je suis beaucoup moins hésitant quand j’ai des clients au téléphone et je montre parfois une certaine assurance face à quelques-uns d’entre eux.

Je prends quelques initiatives que je n’aurais pas prises auparavant.
Je plaide plus donc j’appréhende de moins en moins LE moment de la plaidoirie.
Je plaide plus donc je m’habitue aux effets de manche et aux remarques parfois acerbes de mes contradicteurs.

Je me fais progressivement à l’idée qu’un avocat ne peut pas tout savoir, mais qu’à mesure que le temps passe, il en sait toujours plus.

vendredi 5 juin 2009

Un client pas comme les autres

Plusieurs clients personnels se sont adressés à moi, ces dernières semaines, tant pour du conseil que pour du contentieux.

Parce qu’il s’agit, comme leur nom l’indique, de clients personnels, ma façon de communiquer avec eux et de gérer leurs dossiers s’est avérée quelque peu différente de la manière dont je traite d’ordinaire les clients du cabinet.

Cette différence de traitement s’explique assez facilement. Mon client m’a comme unique intermédiaire là où le client du cabinet ne m’interroge que parce que l’un des associés du cabinet lui a précisé qu’en son absence, il avait la possibilité de me poser des questions ayant trait au suivi de son dossier.
Le collaborateur junior avec 8 mois d’expérience a, en effet, rarement la chance d'être l'unique interlocuteur d'un client du cabinet.

Mon client s’en remet à mon avis parce qu’il l’estime comme étant sûr. Cela implique donc que je sois particulièrement vigilant par rapport aux conseils que je lui donne. Ne serait-ce que parce que j’engage ma responsabilité professionnelle à chaque fois que je réponds à l’une de ses questions et que personne n’ira ensuite vérifier si ce que je lui ai indiqué est exact.

Mon client a également droit à un traitement particulier en termes de facturation. Le tarif horaire que pratique le cabinet ne lui est pas applicable. Ce client est bien souvent envoyé par un ami qui s’attend à ce que je lui fasse un prix en rapport avec cette amitié. Par ailleurs, ses capacités financières sont souvent inférieures à celles des sociétés et institutionnels qui s’adressent traditionnellement à mon cabinet. Il a donc droit à un forfait, là où mon cabinet n’applique le tarif forfaitaire qu’à titre exceptionnel et seulement aux plus généreux de ses clients.

Au final, le client personnel est peu rémunérateur, me fait travailler plus, mais me rapporte, outre quelques euros de plus à la fin du mois, la satisfaction, toute particulière, d’avoir l’impression d'être à la tête d'un mini-cabinet que je gère à ma façon.

lundi 1 juin 2009

Défendre à tout prix

Plaider devant des juges pour défendre un client n’a rien d’anodin. Cela demande un minimum de préparation puisque la conviction et l’application que vous mettrez dans votre plaidoirie seront déterminantes dans l’issue du procès.

Parce qu’il est irréaliste d’envisager exercer cette profession en ayant uniquement à défendre ceux qui ont raison face à ceux qui ont tort ou des victimes face à des "présumés coupables", il m’est arrivé à plusieurs reprises de me retrouver face à des juges en sachant que ce que j’allais soutenir ne pouvait les convaincre, tant les faits et le droit étaient défavorables à mes clients.

Il n’en reste pas moins que toute personne doit pouvoir se défendre en justice et pour cela être assisté par un avocat qui veillera notamment à que ces droits soient bien respectés.

Un avocat peut librement décider, pour des raisons qui lui sont propres, de ne pas défendre une personne qui s’adresse à lui, mais il a, dès l’instant où il accepte de la défendre devant les tribunaux, l’obligation de le faire avec sérieux, rigueur et détermination et ce, quoi qu’il en coûte.

Cet état de fait n’empêche cependant pas qu’il y a des jours où plaider est plus difficile que d’autres.