jeudi 18 novembre 2010

La difficile gestion de la relation client

La particularité du collaborateur est qu’il n’est pas (sauf à avoir une clientèle personnelle) confronté à la question du règlement et de la contestation des honoraires par ses clients.

Il travaille pour le cabinet qui l’emploie et lui adresse une facture d’honoraires en fin de mois de façon à ce que ledit cabinet lui verse une rétrocession d’honoraires.

Ce système fait qu’il se trouve rarement confronté aux difficultés de paiements des clients, aux promesses de paiement restées sans suite, mais aussi et surtout à la capacité des clients à contester la moindre facture.

S’il y a bien une chose que j’ai pu constater depuis que j’exerce cette profession, c’est cette capacité qu’ont certains clients à contester le temps que passe leur avocat sur leur affaire et, par conséquent, les montants des factures qui leur sont adressées.

Même s’il ne faut pas faire de généralités, une grande partie des clients (le plus souvent des particuliers) partent du postulat que les prestations des avocats sont chères et que leur travail « purement intellectuel », à défaut d’être très simple, n’est pas vraiment très compliqué.

Une telle distorsion avec la réalité ne peut qu’être source de tension, sauf à ce que vous preniez le temps de bien expliquer à chacun de vos clients, notamment par le biais d’une convention d’honoraires, pourquoi vous facturez X euros de l’heure et pourquoi l’affaire qu’il va vous confier eu égard au temps que cela vous prendra de constituer le dossier, de faire des recherches, de réunir les pièces et de préparer l’argumentaire, ne pourra pas lui coûter moins d’un certain montant.

Dès que je le peux, je prends le temps de le faire afin de dissiper tout malentendu.

J’ai lu, alors que je n’étais pas encore avocat, un post de mon désormais confrère Maître Eolas qui résume très bien les raisons pour lesquelles « Les avocats sont si chers ».

Malgré ces raisons de bons sens, l’avocat doit se résoudre assez souvent à ce que dans l’esprit de son client :

- Il est très (voire trop) bien payé pour le métier qu’il fait
- Il est riche donc il pourrait s’abstenir de lui adresser des factures aussi élevées
- S’il gagne l’affaire qu’il lui a confiée, ce ne sera que justice
- S’il la perd, c’est qu’il aura été nul

Je mets volontairement de côté tous les clients que j’ai pu rencontrer qui paient immédiatement les factures, qui remercient l’avocat pour la diligence et le professionnalisme dont il fait preuve et qui vont même jusqu’à le recommander à des amis.

Gérer les rapports que l’on a avec son client n’est finalement pas très loin d’être un métier à part entière…

jeudi 11 novembre 2010

Les barreaux de province

Difficile d’écrire ce genre de post sans verser dans la caricature, mais j’ai pu constater au gré de mes déplacements en province pour y plaider des affaires, à quel point l’accueil des confrères pouvait y être chaleureux.

Outre le fait que dans ce type de barreau « tout le monde connaît tout le monde », l’avocat parisien a un signe distinctif sur sa robe qui fait qu’on le remarque immédiatement.
Il ne porte pas d’hermine sur son épitoge. L’épitoge étant la bande de tissu distinctive portée par-dessus la toge. A la différence des avocats des autres barreaux de France et de Navarre, la sienne ne porte donc pas d’hermine.

En province, où j’ai tendance (à tort ?) à trouver les avocats beaucoup plus détendus et souriants que mes confrères parisiens, vous devenez assez rapidement l'attraction du moment. La tradition veut d’ailleurs que vous preniez le temps d’aller saluer le bâtonnier du barreau en question avant d’aller plaider.

Au sein de ces barreaux, il n’est pas vraiment utile de demander à un confrère quelle est sa spécialité. Rares sont les avocats qui se consacrent exclusivement à une spécialité.
Ils sont le plus souvent généralistes et en mesure d’intervenir efficacement dans tous les domaines du droit.

Outre la découverte d'une nouvelle ville, aller plaider dans un petit barreau est aussi l'occasion d'être confronté à une autre façon d'exercer et d'envisager ce métier.