jeudi 8 mai 2014

Ma petite entreprise

Etre un avocat à son compte implique notamment une constante recherche d’efficacité et de productivité.

Vous passez vos journées à alterner entre les préoccupations juridiques de vos clients et les questions d’ordre économiques de votre cabinet.

Celles de vos clients sont à peu près du même acabit qu’à l’époque où vous étiez collaborateur à ceci près que dans l’hypothèse, assez fréquente, d’une surcharge de travail il n’est pas envisageable de demander à d’autres personnes de votre équipe de vous prêter main forte.

Les considérations d’ordre économiques sont totalement nouvelles et intimement liées au fait qu’il est, certes, possible de gérer seul quelques clients mais qu’une fois passer un certain cap dans votre activité, les difficultés commencent invariablement à se poser.

Dans ces conditions :

1 ) Dois-je recruter un stagiaire ?

2 ) Dois-je recruter un collaborateur ?

3 ) Dois-je m’associer avec des confrères ?

Autant de questions que je me pose assez fréquemment, ces derniers temps.

A la première question, j’ai pris la décision de répondre par l’affirmative. Pour avoir été stagiaire, il n’y a pas si longtemps, je sais à quel point ce profil pourrait être utile à mon activité.

La deuxième est moins évidente.
Même si je pourrais me permettre d’en recruter un, je préfère encore attendre un peu.
Je me dis qu’il ne faut pas que j’aille plus vite que la musique, même si la conséquence directe d’une absence de recrutement est que le travail à réaliser s’accumule à mesure que le temps passe et qu’il n’y a que moi pour juguler cette hausse.

La troisième question me paraît encore plus lointaine.
Je perçois bien les avantages qu’il y aurait à m’associer avec un ou des confrères, mais je vois trop d’association d’avocats voler en éclats (même entre amis de longue date) pour prendre à la légère les propositions et/ou appels du pied qui me sont faits ces derniers temps.

Mon installation en mode « solo » fonctionne, jusqu’ici, au delà de mes attentes, ce qui me permet de ne pas ressentir un besoin de bruler les étapes.

Je ne suis néanmoins pas dupe du constat selon lequel un avocat passe, en moins d’un temps qu’il ne le faut pour le dire, d’une situation qui lui semble sous contrôle à de longues périodes durant lesquelles il croule sous le travail. 

Dans cette perspective, j’aime à croire qu’avoir tenté d’anticiper les évènements et les questions qu’ils engendreront, devrait me permettre d’éviter tout ou partie des problèmes qui leur seront alors associés.

Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ?