mercredi 8 juillet 2015

Une question de tempérament...ou presque

A mesure que le temps passe, je m'aperçois des avantages et des inconvénients liés au fait d'être à son compte.

Le seul inconvénient que je peux prétendre subir, plus ou moins régulièrement, réside dans le fait d'être rapidement submergé par le volume de tâches à accomplir pour mes clients alors même que celles-ci pourraient être facilement absorbées par une équipe de 3 ou 4 personnes.

Dans ces moments là, il existe néanmoins quelques solutions de repli comme celles consistant à sous-traiter à un confrère de confiance ce que vous n'avez pas le temps de gérer seul, avec pour seule aide celle de vos précieux stagiaires.

Une autre solution consisterait à embaucher les 2 ou 3 personnes qui manquent, mais cela se heurte à la dure réalité selon laquelle on ne recrute de façon pérenne qu'à la condition d'avoir, non pas un besoin ponctuel, mais bel et bien l'assurance que ce besoin sera présent de façon suffisamment récurrente dans l'année pour pouvoir couvrir la charge fixe que constitueront lesdits recrutements.

J'ai tendance à penser qu'un avocat à son compte est un entrepreneur dans l'âme.
Force est néanmoins de constater que tous les avocats installés n'entreprennent pas de la même façon.

Certains prennent plus de risques que d'autres (notamment en termes de locaux et de personnel), convaincus qu'ils sont que plus un avocat donne à voir à ses clients ou prospects qu'il représente une structure importante et plus ces derniers seront enclin à lui confier la défense de leurs intérêts.

D'autres, plus craintifs ou prudents  conditionnent une prise de décision en termes d'augmentation de charges à une évolution significative de leurs chiffres d'affaires sur une longue durée ; quitte à retarder, plus que de raison, ce moment fatidique où ils devront faire le deuil de la structure individuelle dont ils étaient l'élément moteur (sic).

Je considère qu'aucune des deux positions ne peut prétendre à l'exemplarité ou à la critique.

Tout dépend, en réalité, de votre tempérament.

Quand bien même vous auriez de plus en plus de clients, pourquoi vous imposer d'embaucher et de gérer des salariés et des collaborateurs alors que vous vous savez ni bon ni véritablement à l'aise quand il s'agit de former et de gérer du personnel et que l'idée même de devoir assumer les contraintes et les angoisses d'un employeur vous terrifie  ?

L'association avec d'autres confrères avec lesquels vous partagerez ce risque ou la sous-traitance de dossiers peuvent constituer,  à des degrés différents, des alternatives plus adaptées.

A l'inverse, pourquoi refuser le fait d'endosser la responsabilité d'une structure plus grande et donc plus difficile à équilibrer financièrement alors que la croissance du cabinet laisse apparaître qu'il y aurait une forme de logique à tenter ce pari et que cette perspective vous réjouit autant qu'elle flatte votre égo ?

Il n'y a pas une façon d'être heureux en exerçant ce métier, mais plusieurs.

Chaque avocat a, qu'il l'avoue ou non, un plan de carrière en tête.

Le plus difficile consiste, en réalité, à réussir à faire coïncider son idéal d'exercice avec les options que vous offre la clientèle que vous êtes parvenu à vous constituer.