jeudi 22 juillet 2010

« J’ai juste une toute petite question à te poser »

Depuis que je me suis lancé dans le droit, mes amis et connaissances, qui n’ont pas suivi ce type d’études, n’ont jamais vraiment hésité à faire appel à moi pour me présenter le problème juridique auquel ils étaient confrontés.

Dans l’imaginaire collectif, un étudiant en droit connaît toutes les lois par cœur, a réponse à toutes les questions qu’on est susceptible de lui poser et ce que quel soit le domaine du droit sur lequel on l’interroge.

Hormis le fait que cela soit inexact, passer brusquement d’étudiant en droit à avocat a tendance à pousser ces mêmes amis, connaissances et tout votre entourage proche ou moins proche à vous solliciter pour que vous répondiez aux questions qu’ils se posent.

Dans l’absolu, c’est une bonne nouvelle pour qui s’est engagé dans un métier afin de défendre et conseiller des clients, mais c’est sans compter sur certains d’entre eux qui, bien conscients que donner des conseils juridiques est devenu votre métier, essayent désormais de placer les questions auxquelles ils sont confrontés au détour d’une conversation anodine de façon à ce que vous leur donniez la réponse la plus complète possible, sans qu’ils aient à vous payer pour autant.

Emporté par la fougue, j’ai bien souvent donné la réponse qu’ils attendaient à mes interlocuteurs.

Après bientôt deux ans d’expérience dans ce métier, cela s’avère être de moins en moins souvent le cas...
J’invite, dès que possible, celui qui s'adressse à moi à venir me parler de tout cela en détails dans le cadre d’un rendez-vous fixé au cabinet.

L'occasion de lui faire savoir qu'être avocat est...aussi un métier.

mardi 20 juillet 2010

Pour le plaisir

J’ai déjà expliqué sur ce blog les difficultés inhérentes au fait d’être collaborateur quand on est amené à choisir entre accepter ou pas une affaire que l’on sait chronophage, alors que l’on est déjà pris par le travail que nous a confié le cabinet.

En pratique, quand vous devez accepter une ou plusieurs affaires de ce type, vous le faites le plus souvent parce qu’au moment où le client vous a sollicité vous n’envisagiez pas de faire autrement que lui répondre favorablement.

Le domaine est le vôtre, l’affaire s’annonce passionnante et le client a besoin de vous. Dans ces conditions, sur l’instant, aidé en cela par l’adrénaline générée, vous oubliez parfois trop vite que le client ne peut payer des honoraires classiques d’avocat, que vous serez sans doute obligé de lui accorder un forfait minimum pour une procédure qui sera pourtant assez longue et que dans ces conditions, cette affaire ne sera, eu égard au temps passé, pas ou peu rentable pour vous.

La question de la rentabilité qui est, crise oblige, au centre de nombreuses discussions au sein des cabinets d’avocats doit sans doute raisonner moins fortement dans l’esprit d’un avocat collaborateur junior que dans celui de ses ainés.

Il n’empêche qu’une fois l’affaire acceptée, il n’y a plus de distinction possible entre le client qui a peu payé et celui qui a réglé le montant que vous lui avez réclamé.

Vous devrez vous montrer diligent et compétent et ils seront, à votre égard, tous les deux aussi exigeants qu’intransigeants.

mercredi 7 juillet 2010

Drôle d’endroit pour une rencontre

Le réseau est quelque chose dont on parle beaucoup dans ce métier. Il est indéniable qu’il est utile d’avoir un réseau d’amis, de confrères et de proches susceptibles de parler de vous, si vous voulez pouvoir développer une clientèle digne de ce nom, sans avoir à attendre que le bouche à oreille autour de vos talents d’avocat ne fasse son oeuvre.

Il m’est arrivé à plusieurs reprises de guider des clients qui s’adressaient à moi vers des confrères et, inversement, de bénéficier des recommandations de confrères et amis.

Il faut savoir que l’avocat n’est pas autorisé à faire du démarchage de clientèle. Notre déontologie, qui ne nous permet de faire de la publicité que dans des conditions strictement encadrées, nous interdit de proposer directement nos services à de potentiels clients sans que ces derniers nous aient sollicité préalablement ou nous aient été présentés par un tiers.

Dans ces conditions, nombreux sont les avocats qui multiplient les activités permettant de rencontrer une clientèle susceptible de s’adresser « spontanément » à eux.

Il en va ainsi des articles publiés dans des revues spécialisées ou dans la presse généraliste, des formations destinées aux professionnels et aux étudiants, ou encore des activités extra-professionnelles réputées comme propices aux rencontres (golf, tennis, squash, clubs privés et autres activités associatives, etc…)

Même s’il est utile d’avoir un réseau, j’ai pu constater que le facteur chance et le hasard ont aussi leur place dans le développement d’une clientèle personnelle.

Il peut parfois suffire d’une discussion informelle (non provoquée) entre deux individus dans un lieu qui ne s’y prêtait pas vraiment, pour qu’un client et un avocat débutent une collaboration des plus fructueuses, pour l’un comme l’autre...