Etre un avocat à son compte implique notamment
une constante recherche d’efficacité et de productivité.
Vous passez vos journées à alterner entre les
préoccupations juridiques de vos clients et les questions d’ordre économiques
de votre cabinet.
Celles de vos clients sont à peu près du même
acabit qu’à l’époque où vous étiez collaborateur à ceci près que dans
l’hypothèse, assez fréquente, d’une surcharge de travail il n’est pas
envisageable de demander à d’autres personnes de votre équipe de vous prêter
main forte.
Les considérations d’ordre économiques sont totalement
nouvelles et intimement liées au fait qu’il est, certes, possible de gérer
seul quelques clients mais qu’une fois passer un certain cap dans votre
activité, les difficultés commencent invariablement à se poser.
Dans ces conditions :
1 ) Dois-je recruter un stagiaire ?
2 ) Dois-je recruter un collaborateur ?
3 ) Dois-je m’associer avec des confrères ?
Autant de questions que je me pose assez
fréquemment, ces derniers temps.
A la première question, j’ai pris la décision
de répondre par l’affirmative. Pour avoir été stagiaire, il n’y a pas si
longtemps, je sais à quel point ce profil pourrait être utile à mon activité.
La deuxième est moins évidente.
Même si je pourrais me permettre d’en
recruter un, je préfère encore attendre un peu.
Je me dis qu’il ne faut pas que j’aille plus
vite que la musique, même si la conséquence directe d’une absence de
recrutement est que le travail à réaliser s’accumule à mesure que le temps
passe et qu’il n’y a que moi pour juguler cette hausse.
La troisième question me paraît encore plus
lointaine.
Je perçois bien les avantages qu’il y aurait
à m’associer avec un ou des confrères, mais je vois trop d’association
d’avocats voler en éclats (même entre amis de longue date) pour prendre à la
légère les propositions et/ou appels du pied qui me sont faits ces derniers
temps.
Mon installation en mode « solo »
fonctionne, jusqu’ici, au delà de mes attentes, ce qui me permet de ne pas
ressentir un besoin de bruler les étapes.
Je ne suis néanmoins pas dupe du constat
selon lequel un avocat passe, en moins d’un temps qu’il ne le
faut pour le dire, d’une situation qui lui semble sous contrôle à de longues périodes
durant lesquelles il croule sous le travail.
Dans cette perspective, j’aime à
croire qu’avoir tenté d’anticiper les évènements et les questions qu’ils
engendreront, devrait me permettre d’éviter tout ou partie des problèmes qui
leur seront alors associés.
Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ?