mercredi 8 septembre 2010

« Maître, je voudrais obtenir au minimum… »

Un client vient souvent vous voir avec une idée précise de ce qu’il pense être en droit de réclamer à la personne morale ou physique à qui il intente un procès.

Quand son dossier est solide et qu’il est convaincu d’être dans son bon droit, il n’est pas rare qu’il en parle autour de lui et que son entourage (pas forcement juriste de formation) l’encourage à demander des sommes diverses et variées sans rapport direct avec son cas et le préjudice qu’il a personnellement subi.

Là, où cela devient compliqué, c’est quand vous devez lui expliquer que les sommes qu’il entendait obtenir sont sans commune mesure avec ce qu’il est en mesure de réclamer dans le cadre d’une telle affaire.

En effet, même si caresser le client dans le sens du poil a du bon, lui donner espoir en une issue irréalisable n’est pas conforme à l’obligation de conseil que lui doit son avocat.
Vous devez d’ailleurs l’alerter également sur les éventuels risques générés par l’action qu’il envisage d’intenter.

Il faut donc, en pesant bien ses mots, lui indiquer pour quelles raisons il ne peut espérer obtenir au delà d'une certaine somme ainsi qu'une condamnation à un certain titre et non à un autre.

L’idée étant qu’il comprenne que ce n’est pas de peur de ne pas pouvoir obtenir que vous ferez des demandes inférieures à ses attentes, mais parce que toute demande doit être en corrélation directe avec un préjudice subi et que si les demandes se révèlent disproportionnées et/ou injustifiées la partie adverse ne manquera de le soulever, ce qui fera perdre une part de crédibilité et donc de force de persuasion à son dossier.

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