vendredi 16 septembre 2011

La tentation « juriste »

A bientôt 3 ans de mes débuts d’avocat, je constate que de plus en plus d’amis et confrères d’une expérience plus ou moins similaire à la mienne font, sans le moins regret, le choix de la reconversion.

Même si chaque cas est particulier, le contexte qui les amène à prendre cette décision est très souvent une très belle proposition faite par une entreprise.

L’entreprise peut, en effet, présenter de nombreux avantages pour un jeune avocat.
La première est qu’elle est souvent demandeuse du profil d’un avocat qui intégrerait son service juridique. L’idée étant de recruter en interne quelqu’un de rompu à la pratique, de façon à permettre à la structure de trouver les réponses aux questions juridiques qu’elle se pose, en sollicitant le moins possible le concours extérieur d’un cabinet d’avocats.

La proposition qui est faite à l’avocat consiste bien souvent à rejoindre un poste haut placé dans l’organigramme de la structure avec la rémunération qui l’accompagne.

Les confrères que j’ai vu partir ces derniers mois en direction du monde de l’entreprise l’ont toujours fait en faveur d’un poste qui allait leur rapporter plus que ce qu’ils gagnaient et qui s’avérait, en termes de responsabilité, être un challenge intéressant.

Le deuxième avantage est celui des horaires. Même si, comme tout cadre qui se respecte, l’avocat sera soumis au forfait jour et à des horaires soutenus, l’entreprise présente l’avantage d’avoir des horaires moins contraignants ou, du moins, plus prévisibles que ceux d’un cabinet d’avocats.

Même s’il m’arrive encore parfois de décommander des restaurants ou des sorties prévus à l’avance en raison d’une « urgence-cabinet » , ceux de mes confrères qui ont l’impression de n’avoir fait que cela depuis 3 ans (faute pour les restaurants de servir après 23h), trouvent dans le monde de l’entreprise l’opportunité de ne plus avoir à mettre leur vie sociale entre parenthèse.

Un autre avantage est celui des vacances. Elles se résument à 5 semaines dans le métier d’avocat (quand il est possible de les prendre toutes). Elles peuvent aller jusqu’à 10 semaines dans quelques unes des entreprises qu’ont décidé de rejoindre mes ex-confrères.

Le dernier intérêt du métier de juriste découle directement de l’importance du juridique dans une entreprise en comparaison à ce qu’il représente dans un cabinet d’avocat.

Au sein d'un service juridique, vous avez la responsabilité de veiller à ce que tout ce qui est signé, validé ou décidé par l’entreprise soit conforme à la loi. Ce n’est cependant pas du département juridique d’une société que dépendront les performances financières de la société.

A l’inverse, la survie d’un cabinet d’avocats dépend en grande partie de la qualité du travail que vous réalisez.

La dose de stress subie sera donc, la plupart du temps, moins importante pour un juriste qu’elle ne l’est pour un avocat en exercice.

Pour toutes ces raisons, je ne suis pas vraiment surpris par l’engouement que suscite le métier de juriste d’entreprise chez de nombreux confrères d’une expérience supérieure ou égale à la mienne.

Je ne les envie pas, mais je comprends tout à fait ce qui peut les amener à une telle « extrémité ».

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh bien d'autres font exactement l'inverse! Après avoir exercé 3 ans comme juriste en entreprise, j'ai décidé d'intégrer la noble profession d'Avocat. Je suis actuellement elève avocat à l'EFB, promotion JL DEBRE, en PPI encore pendant 3 semaines... Vivement le CAPA, et la vraie vie d'Avocat!

Bonne continuation futur Confrère.

Anonyme a dit…

Je connais pas mal d'amis qui font du droit de la construction qui "s'amusent" à voguer entre les compagnies d'assurance et les collaborations, chacun leur apportant des choses qu'ils n'ont pas dans l'autre et qui à terme vient à leur manquer.