dimanche 4 décembre 2011

Merci Maître !

La reconnaissance du client est ce à quoi aspire tout avocat digne de ce nom.

On a tendance à nous expliquer que l’avocat à un adversaire naturel qui serait la partie adverse, mais que, parfois, son propre client peut lui poser des difficultés.

C’est particulièrement vrai quand son client lui ment et dessert ainsi ses propres intérêts ou encore, cas plus fréquent, quand ce dernier accepte mal les recommandations de son conseil.

Dans ces conditions, cela vous oblige, d’abord, à redoubler de force de persuasion pour convaincre votre client de la justesse de votre stratégie, avant même de commencer à persuader le Tribunal de la pertinence de votre argumentation.

Parce que l’issue d’un litige est toujours incertaine, j’ai tendance à ne jamais rien promettre à mes clients et ce, même quand l’affaire paraît gagnée d’avance.

J’ai vu trop de retournements de situations où, « sans trop savoir pourquoi » un Tribunal décidait que la partie adverse était totalement dans son droit et que le client que je défendais avait soit partiellement, soit complètement tort, pour promettre quoi que ce soit, à qui que ce soit.

Dans ces conditions, même si la voie de l’appel reste ouverte, vous devrez faire avec la déception de votre client qui attendra plusieurs mois avant qu’un nouveau degré de juridiction lui donne enfin raison.

En revanche, l’un des avantages de ne jamais rien promettre tient dans l’effet de surprise qui naît chez votre client quand vous lui annoncez LA bonne nouvelle.

Vous pouvez lui expliquer que vous vous êtes gardé de tout triomphalisme avant qu’un jugement soit rendu, mais que le Tribunal a fait droit à l’ensemble de ses demandes.

A cet instant vous avez invariablement droit à un silence suivi d’un : « Merci beaucoup Maître ! », plus ou moins teinté d’émotion selon l’importance de l’enjeu pour le client.

Une vraie satisfaction pour l'avocat que vous êtes.

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