jeudi 1 mars 2012

Génération Y

Né entre 1980 et 2000, je fais partie de cette génération dont tout le monde parle...ou presque.

Je ne peux certifier que les avocats de ma génération aspirent à quelque chose de diamétralement opposé de celle de ses ainés.

Bien que minoritaire, j’ai dans mon entourage des avocats prêts à tout donner au travail, de façon à arriver au niveau de rémunération et à l’objectif qu’ils se sont fixés (devenir associé), même si cela les amène à finir très tard le soir et à travailler le samedi et le dimanche comme s’il s’agissait de jours ouvrés.

Ils acceptent, sans vraiment s’en plaindre, la contrepartie d’un tel train de vie à savoir l’absence de vie privée.

Inversement, je constate chez beaucoup de mes jeunes confrères une aspiration à une vie plus équilibrée ; quitte à gagner moins.

Quand vous avez entre 4 ans et plus d’expérience et que vous vous savez épuisé et usé par la cadence de travail qu’exige ce métier, sans pour autant en avoir retiré une satisfaction réelle ni même une véritable reconnaissance de la part de votre hiérarchie, se pose inévitablement la question qui fâche.

A quoi bon continuer ?

Ils ne remettent pas en cause le métier proprement dit, mais la façon souvent excessive de l’exercer, jusqu’à en devenir parfois caricaturale.

Ils sont donc nombreux à opter pour un autre choix de carrière.
Devenir juriste en est un. Monter son propre cabinet ou intégrer une plus petite structure en sont d’autres.

Le but étant de passer un peu moins de temps au travail afin de retrouver des week-end dignes de ce nom et de pouvoir honorer, en semaine, des soirées entre amis sans avoir à les décommander systématiquement.

Si les avocats de la génération Y diffèrent de ceux des générations précédentes, c’est aussi grâce ou à cause des outils qu’ils ont a à leur disposition.

Constamment connectés, ils peuvent travailler à distance, en déplacement…et même en vacances, là où leurs ainés pouvaient prétendre avoir terminé leurs journées quand ils mettaient un pied en dehors du cabinet.

Génération Y alias Génération Why...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
je vous remercie à titre liminaire pour votre blog qui nous permet à nous étudiant désireux d’exercer cette profession, de mieux la comprendre autrement que par des stages.
J'ai parcourus vos écris et j'ai eu l'impression que cette profession est très intéressante, mais également pleine de contrainte, et de sacrifice.
L'investissement à l'air tel qu'avoir une vie privé relèverai du défit.
Cette profession m’intéresse fortement mais étant en première année de master le chemin sera long et périlleux.

Après combien de temps peut-on devenir avocat salarié et quels sont les sacrifices à faire pour y arriver?

Maître Spcial a dit…

Bonjour,

Je vous rassure, il est tout à fait possible d’avoir une vie privée digne de ce nom en exerçant cette profession.

Il faut juste que la personne qui partage votre vie ainsi que vos amis comprennent que votre travail vous empêche de garantir que vous serez disponible tel soir à partir de telle heure.

Concernant votre question sur l’avocat salarié, sachez qu’on ne devient pas avocat salarié avec le temps.

L’avocat salarié est un statut, à côté de celui de l’avocat collaborateur, qui est directement lié à la volonté de la structure que vous intégrez.

Si elle souhaite vous salarier elle le peut.
Des cabinets comme Fidal, CMS Bureau Francis Lefebvre, Landwell ou encore E&Y sont connus pour embaucher essentiellement ou majoritairement des avocats salariés.

Devenir avocat salarié vous permet d’être un peu plus serein quant à votre devenir au sein du cabinet (on ne peut pas vous virer sur un coup de tête) et de profiter des avantages des salariés (chargés payées par l’employeur, mutuelle, vacances plus longues, ASSEDIC en cas de chômage, etc…)

L’inconvénient de ce type de statut est que vous ne pourrez pas avoir de clients personnels (sauf dossiers de commissions d’office).
Votre statut et le lien de subordination qui vous lient à votre cabinet vous l’interdisent.

Droitpublic a dit…

Bonjour,

Je suis votre blog avec un grand intérêt. J'ai également lu votre parcours d'élève avocat.

Venant d'obtenir le sésame d'entrée à l'EFB, les préoccupations qui ont été les vôtres sont désormais les miennes.

En ce qui concerne la nouvelle génération d'avocats, j'ai l'impression que les envies sont variées.

Si certains aspirent à travailler dans des gros cabinets pour avoir une rémunération très élevée et être promu associé (et ainsi, ne pas avoir de vie privée, ce qu'ils assument plus ou moins), une autre partie semble aspirer à un équilibre qui me paraît plus sain.

Je vais effectuer un stage de cinq mois en avril dans un des plus gros cabinets anglo-saxon. Cette expérience m'effraie quelque peu, je dois l'avouer.

Cordialement,

Un futur confrère

Maître Spcial a dit…

Je suis d'accord avec votre analyse.

Concernant le gros cabinet anglo-saxon que vous allez intégrer en tant que stagiaire, dîtes-vous qu'il vaut mieux savoir, dès le début de l'EFB, si ce type de structure est ou non fait pour vous que d'attendre d'être collaborateur pour s'apercevoir que ce n'est vraiment pas votre tasse de thé.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je ne savez pas que les avocats salariés pouvait quand même avoir des dossiers de commission d'office c'est super, il me semblait que c'était aussi interdit...

Ont-ils droit alors de faire des comparutions immédiates et/ou GAV ?

Bien cordialement, et merci encore pour ce blog fantastique !