La
collaboration est incontestablement le seul moyen d’acquérir rapidement une
expérience significative. C’est elle qui vous permet d’être confronté à des
dossiers divers et variés à une fréquence suffisamment régulière pour pouvoir
prétendre, après deux voire trois ans d’expérience, bénéficier d’une certaine
expertise dans votre domaine.
Malgré tous
ces avantages, elle a de (gros) défauts.
Vous n’êtes
pas vraiment maître de votre emploi du temps. Et c’est peu de le dire !
Si votre
associé décide qu’un dossier doit absolument être terminé dans un délai court,
vous ne pouvez pas faire autrement que vous adapter à la situation…au détriment
de votre vie privée.
Il s’agit
peut être du seul statut dans lequel vous en venez parfois à regretter que la
structure dans laquelle vous vous trouvez ne subisse pas une baisse d’activité
liée à la crise.
En temps
normal (et encore plus durant la crise), un avocat fait tout pour rendre en
temps et en heure ce qu’un client souhaite lui confier sans vraiment se
préoccuper du fait de savoir si cela est vraiment réalisable, de façon sereine,
dans les délais convenus.
La
conséquence est simple. Il sera amené à travailler plus, mais aussi (et surtout)
à en demander toujours plus à des
collaborateurs qui n’avaient pourtant pas besoin de cela pour se sentir submergés.
Je ne
compte plus le nombre de confrères autour de moi qui travaillent le week-end de
chez eux ou au cabinet pour tenter de rattraper le travail qu’ils n’ont pas pu
terminer durant la semaine.
Sans en
être tout à fait à ce point, je dois cumuler une collaboration exigeante avec
des clients personnels de plus en plus nombreux. Ce qui s’avère épuisant et, en
définitive, peu satisfaisant.
Depuis à
peu près deux ans, je tergiverse en repoussant (probablement par manque de
courage) ce saut dans le grand bain de l’installation.
Je me sens, depuis plusieurs mois, (vraiment) à même de prendre cette décision qui s’impose
à moi depuis longtemps et ce, d’autant plus que les clients que j’ai réussi à
glaner au fil des années m’assurent de ne pas partir pour une aventure trop
risquée.
L’autre
raison est liée au fait que j’ai vu des camarades de ma promotion ou de
promotions voisines s’épanouir complètement en s’installant.
Au delà de
la question de savoir s’ils s’ont parvenus à maintenir leur niveau de
rémunération par rapport à ce qu’ils gagnaient en tant que collaborateur, ils
sont, dans l’ensemble, contents et fiers d’avoir gagné en liberté, d’organiser
leur temps de travail comme bon pour leur semble et de travailler pour…EUX.
Cette
cinquième année de collaboration et cette année 2013 sera donc ma dernière en
tant qu’avocat collaborateur.
Je
deviendrai donc dans quelques mois un avocat complètement libre des
orientations qu’il prendra dans la gestion de ses clients et de son cabinet.
J’ai hâte…