mercredi 7 août 2013

Nouvelle orientation


La collaboration est incontestablement le seul moyen d’acquérir rapidement une expérience significative. C’est elle qui vous permet d’être confronté à des dossiers divers et variés à une fréquence suffisamment régulière pour pouvoir prétendre, après deux voire trois ans d’expérience, bénéficier d’une certaine expertise dans votre domaine.

Malgré tous ces avantages, elle a de (gros) défauts.

Vous n’êtes pas vraiment maître de votre emploi du temps. Et c’est peu de le dire !
Si votre associé décide qu’un dossier doit absolument être terminé dans un délai court, vous ne pouvez pas faire autrement que vous adapter à la situation…au détriment de votre vie privée.

Il s’agit peut être du seul statut dans lequel vous en venez parfois à regretter que la structure dans laquelle vous vous trouvez ne subisse pas une baisse d’activité liée à la crise.

En temps normal (et encore plus durant la crise), un avocat fait tout pour rendre en temps et en heure ce qu’un client souhaite lui confier sans vraiment se préoccuper du fait de savoir si cela est vraiment réalisable, de façon sereine, dans les délais convenus.

La conséquence est simple. Il sera amené à travailler plus, mais aussi (et surtout)  à en demander toujours plus à des collaborateurs qui n’avaient pourtant pas besoin de cela pour se sentir submergés.

Je ne compte plus le nombre de confrères autour de moi qui travaillent le week-end de chez eux ou au cabinet pour tenter de rattraper le travail qu’ils n’ont pas pu terminer durant la semaine.

Sans en être tout à fait à ce point, je dois cumuler une collaboration exigeante avec des clients personnels de plus en plus nombreux. Ce qui s’avère épuisant et, en définitive, peu satisfaisant.

Depuis à peu près deux ans, je tergiverse en repoussant (probablement par manque de courage) ce saut dans le grand bain de l’installation.

Je me sens, depuis plusieurs mois, (vraiment) à même de prendre cette décision qui s’impose à moi depuis longtemps et ce, d’autant plus que les clients que j’ai réussi à glaner au fil des années m’assurent de ne pas partir pour une aventure trop risquée.  

L’autre raison est liée au fait que j’ai vu des camarades de ma promotion ou de promotions voisines s’épanouir complètement en s’installant.

Au delà de la question de savoir s’ils s’ont parvenus à maintenir leur niveau de rémunération par rapport à ce qu’ils gagnaient en tant que collaborateur, ils sont, dans l’ensemble, contents et fiers d’avoir gagné en liberté, d’organiser leur temps de travail comme bon pour leur semble et de travailler pour…EUX.

Cette cinquième année de collaboration et cette année 2013 sera donc ma dernière en tant qu’avocat collaborateur.

Je deviendrai donc dans quelques mois un avocat complètement libre des orientations qu’il prendra dans la gestion de ses clients et de son cabinet.

J’ai hâte…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour,

n'hésitez plus, je me suis installé en province en sortant de l'efb. je suis très heureux de travailler pour moi.

mes amis en collab (sans parler des cabinets internationaux) ne reçoivent pas de client du cabinet, ne voient pas passer les factures liées à leur travail et n'ont pas le temps ou presque d'avoir de client perso à part les désignation pénales à l'AJ.

bref je me demande parfois s'ils sont avocats (je force le trait) ou employés de bureau. La liberté et l'indépendance de l'installation c'est un bonheur. L'incertitude des revenus et leur niveau font partie du jeu. Par contre faire sa compta, son ménage acheter ses fourniture de bureau c'est un peu moins fun.

bonne chance

kaptainkarott

Anonyme a dit…

Mon cher Confrère,

Je suis régulièrement votre blog et je vous apporte tout mon soutien dans cette nouvelle aventure (peut être un nouveau blog).

De mon côté, je viens de terminer mes six premiers mois en tant que collaborateur dans un petit cabinet du sud de la France et mon expérience est satisfaisante (je ne tiens pas compte des 55 heures de travail par semaine) : moyens mis à ma disposition, une dizaine de dossiers personnels ouverts, une proposition d'association pour créer une société interbarreau dans six mois.

Tout n'est pas parfait (ma rétrocession n'est pas très élevée) mais je suis tout à fait conscient que je suis très bien loti.

L'important est de trouver un cabinet où l'on se sent bien et respecté mais ce n'est pas toujours facile.

Anonyme a dit…

Je suis ravie de votre décision et vous souhaite une très bonne continuation...
Je réalise actuellement mon PPI et je tiens à préciser que votre blog, et plus particulièrement le premier sur votre parcous d'élève-avocat m'a beaucoup apporté.
Je vous remercie pour toutes ces informations et espère que vous continurez à nous donner de vos nouvelles lorsque vous serez installé!

Anonyme a dit…

Votre blog est vraiment chouette.
Je vous souhaite bon courage dans votre installation, si d'autres y sont arrivés il n'y a pas de raison que ça ne marche pas pour vous.