vendredi 1 octobre 2010

2 ans, premier bilan

Je fête en ce début de mois d’octobre, ma deuxième année d'exercice en tant qu’avocat collaborateur junior.

Après deux ans, je ne peux nier que ce métier me passionne vraiment.
J’apprécie l’idée de défendre les intérêts de personnes physiques et morales et de régler une situation qui leur semblait compromise. J’aime accompagner leur réflexion, leur expliquer pourquoi telle chose est envisageable et telle autre inconcevable, établir une stratégie, avant d'aller, selon les cas, plaider leur affaire devant les tribunaux.

Je mesure chaque jour le chemin parcouru depuis mes débuts.
Après plusieurs mois d’exercice, des automatismes se développent et ce sont eux qui me permettent de faire mieux et plus rapidement le travail demandé par le client et le cabinet. C'est aussi cette expérience acquise qui me permet de me sentir de plus en plus à l'aise dans ma "robe d'avocat".

Cette profession reste néanmoins très exigeante. Les collaborateurs, juniors qui plus est, sont ceux à qui on demande traditionnellement un investissement en temps considérable et à qui l’on ne pardonne rien (ou presque).

Quand les dossiers s’accumulent sur son bureau du fait d’un accroissement d’activité, le junior, qui comme tout avocat n’a pas d’horaire, est mis face à ses responsabilités.

Même si cela lui est rarement imposé formellement, il n’a souvent d’autre choix que de travailler plus tard le soir, voire le week-end pour venir à bout desdits dossiers.
Quand cette situation devient au fil du temps plus le principe que l’exception, la démobilisation guette.

A mes débuts, je me demandais ce qui pouvait pousser autant d’avocats à quitter la profession au bout de deux ans. A cette question, il n’existe manifestement pas une réponse, mais plusieurs.

Contrairement à ce que pense le grand public, tous les avocats ne sont pas riches (loin s’en faut) et ceux à qui l’on propose un autre poste (notamment celui de juriste d’entreprise) pour gagner plus tout en ayant des horaires moins lourds et beaucoup plus compatibles avec une vie privée, n’hésitent pas longtemps avant d’accepter.

Quelques uns de mes confrères, qui ont prêté serment la même année que moi, ont d’ores et déjà opté pour ce choix. Leur activité étant essentiellement axée sur le conseil, c’est sans regret qu’ils ont décidé de s’orienter vers un métier qui sera très proche, à ceci près qu’ils n’auront qu’un seul et unique client (leur entreprise).

Pour ma part, j’aime toujours autant ce métier. Même si une routine peut finir par s’installer quand vous êtes hyperspécialisé, que les connaissances sont acquises et que les questions des clients et les affaires traitées sont très proches, cette profession a un caractère imprévisible indéniable. C’est ce qui fait son charme et ce qui explique également qu’elle soit si exigeante.

Je retrouve également de la diversité dans les dossiers que je traite à titre personnel, d’autant plus qu’avoir son propre client que l’on gère à sa façon offre une toute autre satisfaction que celle que peut vous apporter la relation que vous avez le client du cabinet.

On dit souvent que le cap des 2 ans est fondamental dans la carrière d’un avocat. Que c’est celui à partir duquel il commence à s’interroger sur ce à quoi il aspire vraiment.

Je me pose effectivement des questions et je ne doute pas que les prochains mois apporteront leur lot de réponses.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour cet article!
Avocate depuis deux ans, je suis aussi confrontée aux mêmes incertitudes, et me rends compte que ce phénomène est "généralisé". S'accrocher ou "démissionner" telle est la question.

Maître Spcial a dit…

Disons que sauf à vous ennuyer ferme ou, à l'inverse, à être beaucoup trop sous pression, je vous conseillerais de tenir, en restant attentive à ce qu'il se passe autour de vous.

D'autant plus qu'à partir de 2/3 ans d'expérience, l'avocat junior commence à devenir une valeur très intéressante "sur le marché".