lundi 1 octobre 2012

Dans l'ordre des choses

L'avocat que je suis est, comme tant d'autres, constamment à la recherche de temps.

Non content d'avoir beaucoup de travail en tant que collaborateur,  j'ai choisi d'y ajouter une clientèle personnelle assez conséquente et, il faut bien le dire, de plus en plus "envahissante".

Mes clients personnels sont assez contents de ce que je fais pour eux, mais au delà du contenu du travail que j'effectue pour leur compte, ils aiment ce qu'ils perçoivent chez moi comme une forme de disponibilité.

Le client lambda a, à tort, l'impression que son avocat n'est jamais disponible ou très peu.

Dès lors, quand vous faites montre de disponibilité ainsi que d'une certaine forme de diligence, cela conforte votre client dans l'idée que vous n'êtes pas "un avocat comme les autres".

Le fait est que, le succès aidant, vous êtes condamné à devenir chaque jour un peu moins disponible que par le passé et donc à décevoir ceux de vos clients qui aimaient cette qualité chez vous.

Il est néanmoins dans l'ordre des choses et dans le fonctionnement de tout cabinet d'avocats que des clients réguliers partent un jour et que d'autres prennent leur place.

Le tout étant de faire en sorte que ceux qui partent, quelles qu'en soient les raisons, soient toujours moins nombreux que ceux qui décident de vous rejoindre.

6 commentaires:

Chris a dit…

Cher Maître Special,

Je suis un tout jeune diplômé du CAPA, et actuellement en collaboration au sein du cabinet où j'ai effectué mon stage final.

J'ai déjà quelques clients personnels mais dans ma tête j'ai encore du mal à me dire combien de temps consacré au minimum à mon activité de collaborateur du cabinet (c'est vrai qu'on peut très bien resté H24 et pourtant ne rien faire mais vous, vous êtes vous fixé une limite grosso modo de temps de collaborateur ?) ?

En tout cas ca prend du temps !

Merci beaucoup et continué votre blog j'en suis un lecteur assidu !

Maître Spcial a dit…

Bonsoir,

Mon expérience personnelle me pousse à vous conseiller de conserver une clientèle personnelle, mais de faire en sorte qu'elle ne se développe pas trop...du moins à vos débuts.

Les premiers mois de collaboration sont surtout là pour convaincre le cabinet dans lequel vous êtes collaborateur que vous maîtrisez les tâches qu'il vous confie.

Cela exigera du temps et de la concentration incompatible avec des sollicitations extérieures imprévisibles.

Par ailleurs, un partage strict entre le temps passé sur la clientèle personnelle et sur celle du cabinet est illusoire.

Il arrivera que les urgences au cabinet vous empêchent de traiter vos dossiers perso.

A l'inverse, des demandes pressantes de vos clients personnels ne vous permettront pas de développer comme vous l'entendiez certains dossiers du cabinet.

Il faut juste intégrer que, sauf à accepter le risque d'être viré du jour au lendemain, les dossiers du cabinet seront toujours prioritaires sur vos dossiers perso.

Pour ce qui est de ma limite de temps de collaborateur, je ne m'en fixe pas vraiment.

J'essaye uniquement de ne pas être submergé de travail au point de voir passer les semaines sans pouvoir en profiter.

Unknown a dit…

Je comprend bien que c'est difficile à trouver le temps pour vos clients, mais comment est-ce qu'un avocat peut trouver le temps pour sa famille? Mon frère vient de finir ses études de loi, et depuis qu'il est entré dans l'université, on ne le voit presque jamais. Dans votre experience, est-ce que c'est normal? et est-ce que cela va continuer pout toute sa vie? Ou est-ce qu'il y a un espoir de retourner à une vie normale?

Maître Spcial a dit…

@ Alan

J'aurai tendance à vous dire que personne n'est obligé de travailler au point de ne plus avoir le temps de rien. Vous pouvez tout à fait avoir fait des études de droit et vous orienter, à l'issue de ces études, vers un métier qui vous laissera du temps pour votre vie privée.


A l'inverse, si vous décidez de vous orienter vers une profession libérale, comme celle d'avocat, vous prendrez le risque de ne pas pouvoir compter vos heures.

Même si là encore, rien ne vous est vraiment imposé puisque vous êtes libre de vous réorienter vers une autre profession ou une autre forme d'exercice dès que vous le souhaitez.

@ François Xavier

Tout est une question de mesure. Il faut constamment se battre afin de concilier au mieux le temps passé au cabinet avec une vie privée digne de ce nom.

Maître Spcial a dit…

Message posté le 23 octobre par François-Xavier

Pour rebondir sur le commentaire de Samuel,

Me concernant, j'avoue que le travail prend vraiment le pas sur ma vie privé...

Je suis pourtant en couple depuis plus de 8 ans et ca va plutôt bien, après le tout c'est de faire des concessions... Mais j'avoue que le problème du temps pour la famille c'est très très compliqué... trop compliqué malheureusement et je pense que l'on doit regretter un jour..

JE vous avoue que ca pose un vrai dilemme ...

Mais encouragez toujours votre frère quoiqu'il arrive

LDCF Avocats a dit…

Il est sûr que concilier "travail collaborateur" et "travail personnel" augmente considérablement les heure de travail au point de ne plus avoir de vie de famille.

Le tout est de trouver un juste milieu ou bien de devenir indépendant assez rapidement (lorsque l'on a suffisamment développé sa clientèle personnelle)