jeudi 12 novembre 2009

La relation collaborateur/associé/client

J’ai longtemps cru que l’associé d’un cabinet était celui qui, du haut de sa pyramide, dictait aux uns et aux autres les tâches qu’ils devaient accomplir et le temps qu’ils avaient pour les achever.

C’était sans compter sur un autre intervenant qui n’est autre que le client dudit associé.
Il n’est pas rare qu’il considère son avocat comme un simple prestataire de services et comme LA bouée de sauvetage qui intervient lorsque la situation est devenue beaucoup trop complexe pour lui ou pour l’équipe de juristes de son service juridique.

La conséquence directe de cette sollicitation tardive est que les délais d’intervention accordés à l’avocat sont souvent très courts pour trouver une solution au problème exposé par le client. Il n’empêche que cette solution doit être trouvée "ASAP" (cf. As soon as possible).

Dans ces conditions, un associé digne de ce nom accepte de relever le défi ("business" oblige), tout en subissant la pression qu’exerce sur lui un client désemparé, pressé et pressant.

Il ne tarde donc pas à communiquer cette pression et la deadline imposée par son client à ses collaborateurs, lesquels n’ont plus qu’à terminer, en plus de leurs dossiers déjà très urgents, le travail urgentissime confié quelques minutes auparavant par le client.

Parce qu’il est roi, il n’est donc pas rare que ce soit le client qui dicte sa loi à l’avocat…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce que vous décrivez ressemble fort à ce que l'on peut observer dans les sociétés de services informatique, dans les agences de communication, ou chez tout prestataire conseil, quelle qu'en soit la matière.

Je ne crois pas que les cabinets d'avocats échappent à cette logique, et vous semblez le confirmer. L'avocat connait le droit et à ce titre peut effectuer des prestatations de consulting. Parfois il ira plaider, ce qui revient à effectuer une prestatation de réalisation d'une tâche, et non plus de conseil. Chez un communiquant ce peut être un logo ou une plaquette. Chez un informaticien ce sera un programme.

Là où les choses peuvent être différentes, c'est sans doute au pénal, car là il en va de la vie des gens. Iront-ils en prison, auront-ils un controle judiciaire, etc. Bref, des choses qui les touchent directement. Mais en matière de business, le droit est un sujet comme un autre.