mercredi 9 décembre 2009

Ici, vous aurez la chance d’être formé

En lisant cette interview d'un jeune collaborateur, transmise par un lecteur de mon blog, ce passage : « En fait, c’est simple, on n’est pas managé. Contrairement au stagiaire qui n’a quasiment rien le droit de faire, le jeune collaborateur est assez seul dans son travail » m’a donné l’idée du post qui suit...et d'autres à venir.

Je précise d’entrée que j’estime être un peu formé au sein du cabinet. J’insiste sur le « un peu » parce j’ai bien conscience que je ne le suis pas à la hauteur des attentes que j’avais placées dans mon statut de collaborateur junior, lequel fait que je suis, par définition, en constante demande de formation.

Disons qu’à quelques rares exceptions près, l’avocat qui dit à son futur collaborateur (qu’il espère alors appâter), qu’au sein de son cabinet, il aura la chance d’être formé, ne dit pas toute la vérité.

Et pour cause, les associés et les collaborateurs seniors d’un cabinet d’avocats ont, dans leur grande majorité, peu de temps...pour accomplir beaucoup de choses.

Vous remarquerez d’ailleurs que dans la phrase : « Ici, vous aurez la chance d’être formé », rien n’est dit sur la personne qui dispensera cette formation, ni sur le temps qui sera consacré à ladite formation.

En essayant de ne pas trop caricaturer la situation, pour la plupart des cabinets le seul maillon de la chaîne qui mérite une formation digne de ce nom est le stagiaire.
Le collaborateur est différent. Il coûte cher de l’heure et doit donc savoir tout faire ou presque et le faire parfaitement...ou presque.

Le but étant que le travail qu’il réalise demande, en termes de relecture et de validation, le moins de temps aux associés et aux collaborateurs seniors qui le corrigent.

Ainsi, puisque le temps manque, il faut qu’il soit utilisé de la meilleure des façons.
Pour cela, il est donc nécessaire que le temps de celui qui compte le plus (l’associé) soit utilisé à bon escient.
S’il sert à former et non pas à faire l’essentiel, corriger les écritures et autres consultations rédigées par ses collaborateurs, c’est qu’il est « mal utilisé ».

Je mets « mal utilisé » entre guillemets, parce je ne doute pas une seule seconde que l’associé a bien conscience du fait que s’il forme son collaborateur, ce dernier aura moins de difficultés à appréhender les questions juridiques qui se poseront dans ses futures conclusions et consultations et que ce temps, consacré dès l'origine, se révèlera comme étant du temps de gagner, à court ou moyen terme.

Cela étant dit, il est difficile de nier que dans un cabinet d’avocats, le temps présent a une fâcheuse tendance à prendre le dessus sur le temps futur...

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