dimanche 26 juillet 2009

En première ligne

Ces derniers temps, il m’arrive de travailler (supervisé en cela par un associé) plus particulièrement pour un client du cabinet. L’état de charge de l’associé qui gère ce client ne lui permet pas de lui répondre directement, alors même que ce client a régulièrement des questions à poser, eu égard aux nombreuses affaires dont il a confié la gestion au cabinet.

Il a été donc été convenu que c’est à moi que ce client doit s’adresser quand il a des questions tenant au suivi de ses affaires.

Le fait d’être l’interlocuteur privilégié d’un client est à la fois grisant et délicat.

C’est grisant parce que j’ai le droit et même le devoir de répondre aux questions, parfois complexes, que me pose le client tout en m’imposant auprès de lui comme un interlocuteur fiable et compétent.

C’est délicat parce que je me sais en première ligne si une erreur est commise ou si quelque chose d’inexact lui est indiqué.

Le fait de prendre en charge un client impose que je tienne donc régulièrement au courant l’associé de ce qui a été convenu avec ce client et de ce sur quoi je me suis engagé auprès de lui, mais aussi que je n’hésite pas à le consulter si j’estime que la question qui m’a été posée dépasse mon champ de compétence ou nécessite l’arbitrage de quelqu’un de plus expérimenté.

mardi 21 juillet 2009

C’est grave, Maître ?

A l’instar d’un patient qui viendrait voir son médecin pour être rassuré sur son état de santé, le client consulte un avocat avec l’espoir qu'il lui dise que la situation dans laquelle il se trouve n’est pas catastrophique.

Quand il fait cette démarche au motif qu’il a reçu une mise en demeure ou une assignation de la part d’un confrère, il a souvent toutes les difficultés du monde à cacher qu’il est très inquiet.
Même si la déontologie interdit à l’avocat de proférer des menaces (autre que celle consistant à indiquer qu’il est possible qu’il intente une action) à l’encontre de qui que ce soit, il est difficile de nier que le ton de la lettre de mise en demeure ou les demandes visées dans l’assignation contribuent très souvent à faire du client lambda qui en le destinataire, un individu convaincu que le ciel vient de lui tomber sur la tête.

C’est à la lumière des documents qu’il vous confiera et des faits qu’il vous décrira que vous pourrez diagnostiquer les chances qu’il a de s’en sortir à bon compte ainsi que la façon dont vous devrez vous y prendre pour obtenir ce résultat.

Hormis quelques cas liés notamment au droit pénal, il est finalement assez rare que le client sorte du cabinet encore plus inquiet qu’il ne l’était avant de rencontrer son conseil.
Ce qui ne veut pas, pour autant, dire qu'il en sort complètement rassuré...

jeudi 16 juillet 2009

Prioriser

Prioriser est l’un de ces termes que les associés des cabinets d’avocats utilisent souvent pour indiquer à leurs collaborateurs que même s’ils ont l’impression d’être débordés, ils pourront toujours s’en sortir grâce à un minimum de sens de l’organisation.

Ce néologisme qui signifie donner une plus grande importance à quelque chose ou à quelqu’un est, en effet, un mode de fonctionnement nécessaire pour quiconque travaille dans un cabinet d’avocats.

Parmi ce que l’on doit faire, il y a souvent des tâches et des dossiers à terminer de toute urgence, parce que le calendrier l’impose ou encore parce que le client (pressant et pressé) en a décidé ainsi, et d’autres qui peuvent être remis à plus tard parce que le client nous laisse plus de marge quant aux délais.

Le junior n’a souvent que peu de latitude puisque le travail lui vient très souvent de l’associé, lequel s’est préalablement chargé de déterminer ce qui est urgent de ce qui l’était moins.

L’étape ultime de la priorisation intervient néanmoins quand absolument tous les dossiers que vous êtes chargé de traiter sont à terminer de toute urgence et que, « contraint et forcé », vous décidez de prioriser le travail…au détriment de votre vie personnelle.

vendredi 10 juillet 2009

Le client est roi

La clientèle est une donnée importante dans un cabinet d’avocats. Sans elle, il n’y a pas d’affaires à traiter et donc pas d’argent qui entre.

Il est donc indispensable que les associés du cabinet la trouvent (sans pour autant la démarcher - puisque le démarchage est interdit aux avocats -), qu'ils la fidélisent afin qu’elle leur confie régulièrement des consultations et autres contentieux et, si possible, qu'elle parle autour d’elle des bons services rendus par le cabinet.

Par temps de crise, au-delà du fait d’avoir des clients, s’est rajoutée la difficulté de conserver ceux qui sont toujours solvables et donc en mesure d’honorer les factures d’honoraires qui leur seront adressées.

Un client qui, au final, ne paie pas est un client pour lequel on a travaillé et mobilisé du temps pour rien (du moins, d'un point de vue strictement comptable).

Le client est donc LA donnée fondamentale d’un cabinet, tout juste après les avocats qui le composent. Un avocat, aussi brillant soit-il, n’est finalement que peu de choses sans une clientèle qui contribue à assurer l’existence de son cabinet.

La crise est d’ailleurs venue rappeler, de façon assez brutale, ce principe essentiel à de nombreuses structures…

mardi 7 juillet 2009

Conseil en contentieux

Dans le cadre du contentieux, il n'est pas rare que le client soit désireux d'intenter une action alors même que le bien fondé de celle-ci est susceptible d'être combattu par des arguments de poids.

Certains prétendent que l'avocat aurait une fâcheuse tendance à pousser son client à aller devant les tribunaux quoiqu'il lui en coûte. Forts de leurs expériences respectives, les collaborateurs et associés qui exercent dans mon cabinet rappellent, au contraire, assez souvent à leurs clients les risques qu'ils encourent si l'action intentée s'avérait injustifiée. Notamment le paiement des frais d'avocats et des dépens ainsi que d'éventuels dommages- intérêts pour procédure abusive.

La position de l'avocat du demandeur (celui qui intente une action) est finalement moins simple qu'elle n'y parait de prime abord.

Elle oblige, en effet, l'avocat à décortiquer tout ce qui pourrait lui être opposé à un moment ou à un autre du procès, en se mettant, pour cela, dans la peau de son potentiel contradicteur.
De cette analyse découlera un conseil donné au client qui lui permettra de décider en toute connaissance de cause de la suite à donner à son affaire.