lundi 30 mars 2009

Surprise, surprises

Il y a des jours où vous pensez que ce métier est assez proche d’une science exacte. Qu’il suffit à votre adversaire de prendre les faits de les qualifier juridiquement de la manière qui lui semble la plus adéquate et que le juge se contentera de juger dans son sens.

Qu’en tant que demandeur ou défendeur, il suffira à votre confrère adverse de pointer du doigt une erreur qu’a pu commettre votre client pour que ce dernier soit débouté de toutes ses demandes.

Puis vient le jour du délibéré, vous vous rendez au Palais, vous lisez avec un stress non dissimulé la décision en commençant par la fin (impatient que vous êtes de lire l’essentiel à savoir le « Par ces motifs ») et vous découvrez que malgré les potentielles faiblesses de votre dossier, c’est bien votre argumentation qu’a retenue le juge et que ce dernier a fait droit à l’intégralité de vos demandes.

À cet instant, l’associé du cabinet le plus concerné par ce dossier (dont l’enjeu financier représente à peu de choses près 3 fois ce qu’il vous verse à l’année), éprouve les plus grandes difficultés à vous faire croire qu’il en vu d’autres dans sa carrière tant la joie (d’ordinaire très mesurée) se lit sur son visage. Il semble tellement heureux que vous avez, l’espace d’un instant, l’impression que vous pourriez lui demander n’importe quoi, cela vous serait immédiatement accordé.

La nouvelle se répand comme une traînée de poudres au sein du cabinet, tout le monde se félicite comme après une victoire de l’équipe de France de football suite à un match qui s’acheminait dangereusement vers un 0-0 et vous vous dîtes que ce métier peut vous offrir quelques jolies surprises.

Aucun commentaire: