vendredi 9 octobre 2009

Le temps de l’innocence

Lorsque je discute avec des amis qui ont débuté dans la profession en même temps que moi, je m’aperçois que le temps de l’innocence est bel et bien révolu, pour eux comme pour moi.

L'avocat junior sait désormais que ses confrères sont parfois capables de (presque) tout pour donner gain de cause à leurs clients.
Il a appris à se méfier de ce que lui dit son propre client.

Il sait que les associés du cabinet attendent de lui un investissement maximum.
Il ressent bien la pression qu’il a sur les épaules.
Il trouve qu’il est payé peu eu égard aux heures qu’il consacre à son travail.

Il aspire à progresser encore plus vite.
Il perçoit mal le fait qu’après un an, il n’accède pas à plus de responsabilités.
Il aimerait travailler plus souvent sur des dossiers plus intéressants.

Il voudrait plaider toutes les affaires sur lesquelles il a travaillé.
Il souhaiterait être l’interlocuteur privilégié de tous les clients.

Il lui arrive de se demander si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.
Il se méfie néanmoins tant il entend parler de cabinets, parfaits sur le papier, dans lesquels l’ambiance est insupportable.
Il se demande parfois quand il pourra monter son cabinet avec des amis qui lui en parlent régulièrement.

L’avocat junior avec un an d’expérience est, à quelques exceptions près, un éternel insatisfait.

3 commentaires:

Sofienne a dit…

Bonjour.

Vous dites << L’avocat junior avec un an d’expérience est, à quelques exceptions près, un éternel insatisfait >>, mais il y a une contrdiction dans ce propos. Cette insatisfaction est liée au fait d'avoir un an d'expérience, elle n'est donc pas éternelle.

Et tant mieux si cette insatisfaction existe, car c'est elle qui vous poussera à améliorer les condistions dans lesquelles vous exercez votre profession.

Vous posez votre plaque quand, avec vos confrères ? :) (allez, le temps que ça se fasse, encore un peu de patience)

Maître Spcial a dit…

Lapsus révelateur ! :)

Je ne suis pas loin de penser que l'avocat, qu'il soit junior, senior ou associé, reste insatisfait tout au long de sa carrière.

Sofienne a dit…

Oui, certainement ; c'est vrai pour toutes les professions a condition d'être passionné par ce que l'on fait. Ca rend perfectionniste, et ça rend également idéaliste par rapport à la façon dont le métier doit être exercé.